Nouveau «bed-in» pour un retour aux accès 24h

Une trentaine de personnes ont occupé l’agora du pavillon Judith-Jasmin de l’UQAM à l’occasion du « Bed-in sous écoute », le 17 novembre dernier. Organisé conjointement par cinq associations étudiantes et le Syndicat des étudiant-e-s employé-e-s (SETUE), l’événement visait à revendiquer le retour des accès 24 heures sur 24 aux locaux de l’Université.

Musique, ballons, macarons et masques de Patrick Lagacé : les manifestants ont protesté de manière festive leur désaccord à l’accès limité aux locaux de l’UQAM en dehors des heures d’ouverture — en vigueur depuis l’automne 2015. Ils y avaient été conviés par le SETUE, l’AFEA*, l’AFESH**, l’ADEESE***, l’ABICEP**** et l’AFELC*****.

Les organisateurs ont désiré renouveler leurs pressions sur la direction de l’UQAM à la veille d’une réunion du comité de la vie étudiante (CVE). « En ce moment, il y a des discussions avec le CVE pour rétablir les accès 24 heures, explique Benoit Allard, étudiant en philosophie et membre de l’Association facultaire étudiante des sciences humaines (AFESH). Mais on voit que l’administration traîne beaucoup avec ce projet. Il y a eu l’an passé un vote unanime du CVE pour réinstaurer les accès 24 heures tels qu’ils étaient avant 2015, mais après ça s’est perdu dans les brumes. »

Trois membres du personnel des Services à la vie étudiante (SVE) ont d’ailleurs tenu à passer voir comment se déroulait l’événement. Ils avaient incité les organisateurs à obtenir des permis pour occuper l’agora du pavillon Judith-Jasmin, pour consommer de l’alcool et pour rester en dehors des heures d’ouverture; ce qu’ils se sont bien gardé de faire. « On ne vient pas encourager l’événement, tient à préciser la directrice des Services à la vie étudiante, Manon Vaillancourt, rencontrée sur place. Mais c’est vrai que c’est joyeux, que c’est festif. »

Plusieurs bannières et tracts ont été disposés à travers l’agora pour permettre à la foule d’étudiants qui terminaient leurs cours à 21h d’en apprendre plus sur leurs revendications. Toutefois, aucune des bannières ne désignait explicitement la principale revendication de la soirée, soit l’accès aux locaux de l’UQAM hors des heures d’ouverture. Les tracts s’en tenaient quant à eux au titre général « Bed-in sous écoute ». Une manière de procéder un peu dispersée, selon une membre du SETUE présente et qui a demandé l’anonymat sous peine de représailles. « L’accès 24 heures — on a déjà eu ces discussions-là entre nous — c’est une revendication un peu plate parce que ça concerne surtout les exécutants d’associations. Je ne sais pas à quel point l’accès 24 heures est une revendication prioritaire; il y a plein d’autres raisons pour occuper l’espace ce soir et on n’a pas pensé à tout », soutient l’étudiante.

Sur la page Facebook de l’évènement, les revendications formulées étaient en effet multiples et comptaient entre autres les trop nombreuses caméras de surveillance sur le campus, le contrat d’environ 50 millions accordé l’an dernier à la firme de gardiennage Garda, le cas de Marie-Ève Maillé, une chercheuse de l’UQAM sommée par la justice de dévoiler ses sources confidentielles, et les expulsions récentes d’étudiants.

Les étudiants semblaient satisfaits de l’événement, même si la fermeture des portes aurait empêché un groupe de protestataires de se rendre jusqu’à l’agora. « S’il y a seulement une personne qui vient poser des questions, voir ce qui se passe, pourquoi on est là, ce qu’on a à dire sur l’accessibilité aux locaux, […] c’est déjà ça de plus », a remarqué un délégué aux affaires externes de l’AFEA, Arthur Létourneau-Vachon.

Les agents de sécurité ont commencé à fermer les portes du métro et celles menant vers l’extérieur à partir de 21h30, mais cela n’a pas empêché les manifestants de rester sur place et de continuer leurs activités. Les deux partis semblaient tester tour à tour les limites de l’autre. Vers 23h20, toutefois, sans aucune incitation extérieure, les manifestants ont quitté l’agora sans faire d’esclandre.

Les noms des associations étudiantes ont été réduits à leurs acronymes pour éviter les lourdeurs indues:

*Association facultaire des étudiants et étudiantes en arts
**Association facultaire étudiante des sciences humaines
*** Association des étudiantes et étudiants de la Faculté des sciences de l’éducation
****Association des baccalauréats interdisciplinaires des champs d’études politiques
****** Association facultaire des étudiants en langues et communications

Photo: LAURENCE VACHON MONTRÉAL CAMPUS

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