L’Étoile thoracique : un amour interstellaire

Avec son deuxième album, L’étoile thoracique, Klô Pelgag nous transporte sur son nuage saupoudré de sensibilité et de tendresse. Un rendez-vous émouvant avec sa bonne étoile, alias sa grand-mère.

La révélation de l’année à l’ADISQ en 2014 présente cette année 13 pièces à saveurs automnales. Reconnue pour ses textes poétiques et euphoriques, l’artiste s’est ouverte, une seconde fois, de façon éclatée.  

Avant même la première écoute, l’esthétique de l’album met l’eau à la bouche. On y retrouve les couleurs uniques et la passion insatiable de l’auteure-compositrice-interprète, qui avaient été instaurées dès son premier album, L’alchimie des monstres, sorti en 2013. Lorsqu’on se laisse imprégner par les mélodies, on s’engage également à voyager à travers le ciel, le feu, l’insomnie, à faire l’amour avec les étoiles, à visiter le musée Grévin et à rencontrer une femme attachante et marquée par la maladie. On accepte de pénétrer dans l’univers funambulesque d’une musicienne à la voix féérique.

Comme avec son premier album, il faut l’écouter plus d’une fois et s’attarder aux paroles pour découvrir l’essence des différentes pièces. Klô Pelgag partage avec nous ses inquiétudes et ses remises en question. Dans Samedi soir à la violence, on y découvre sa peur à l’égard de la maladie d’Alzheimer, tandis qu’Insomnie propose un accès privilégié aux nuits blanches de l’artiste.

Avec ce nouvel opus, la jeune femme a fait les choses en grand. Cette fois, elle est accompagnée non seulement de ses acolytes musicaux (Charles Duquette, Philippe Leduc, Fanny Fresard, Lana Tomlin et Elyzabeth Burrowes), mais également d’un orchestre de 20 musiciens dirigés par Nicolas Ellis. Son frère est aussi de la partie avec ses arrangements de l’orchestre de cordes, du trio de cordes et du sextet de cuivres. On voyage ici à travers une grande variété d’instruments, qui permettent un séjour musical puissant et harmonieux. On retrouve une certaine continuité musicale à travers la majorité des pièces, notamment à la fin de la première piste de l’album, Samedi soir à la violence, et le début de la dernière, Apparition de la Sainte-Étoile thoracique.

Un coup de cœur particulier pour ce dernier morceau, où l’on fait la connaissance de la muse de l’artiste, sa grand-mère. Le disque prend alors tout son sens et, à notre tour, l’automne devient notre saison préférée. Le crescendo musical, qui précède le dialogue entre Klô et sa grand-mère, est envoûtant. Il suffit de fermer les yeux et de se laisser transporter à travers l’intimité et le souvenir de l’artiste.

Un album à écouter emmitouflé dans ses couvertures, pendant que le soleil réchauffe les parcelles de peau qui n’y ont pas trouvé refuge, parce que les histoires de famille, ça réchauffe le cœur et que les jeux de mots poétiques, ça donne follement envie de vivre.

4/5

Photo: ÉTIENNE DUFRESNE 

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