Par la porte cochère

Des étudiants se sont butés à une porte close au coin des rues de Maisonneuve et Saint-Denis samedi, alors que plusieurs d’entre eux se présentaient à l’UQAM pour passer les entrevues d’entrée dans cinq programmes d’études. L’Université a demandé aux responsables de programme de défrayer eux-mêmes les coûts de gardiens de sécurité s’ils voulaient que la porte principale du pavillon Judith-Jasmin soit déverrouillée.

La porte principale du pavillon Judith-Jasmin était barrée samedi matin, créant une confusion chez plusieurs des aspirants étudiants de l’UQAM qui venaient y passer des entrevues. Les responsables des tests d’admission en journalisme ont dû afficher des pancartes afin de guider les candidats vers d’autres entrées et les diriger vers les bons locaux. «Je pense que c’est inacceptable. En plus, les portes qui sont ouvertes ne sont pas surveillées, alors on ne peut pas prétendre que c’est une question de sécurité», s’indigne Jean-Claude Bürger, directeur du programme de journalisme à l’UQAM.

Or, c’est pourtant la raison qu’a donné l’Université pour justifier le verrouillage de la porte à la responsable des unités de premier cycle en art dramatique de l’UQAM, Lucie Villeneuve, qui participait aux auditions du programme de théâtre ce week-end. «Ils m’ont dit qu’on devait garder la porter fermée car il y a un problème de trafic de drogues dans le coin», raconte-elle. La professeure relate qu’au départ, seulement l’entrée du 1400 rue Berri était accessible. «J’ai demandé à ce qu’on ouvre l’entrée au 405 rue Sainte-Catherine Est, ce qui a été fait, explique-t-elle. On m’a ensuite informée par conversation téléphonique que si je voulais que l’entrée principale coin Saint-Denis et de Maisonneuve soit accessible, je devrais moi-même défrayer les honoraires des gardiens de sécurité, ce qui m’aurait coûté 502$ pour deux jours d’auditions.» À son avis, cela nuit à l’image de l’UQAM. «Les gens devraient pouvoir entrer par la porte principale, c’est un non-sens!», se désole-t-elle.

La chargée de cours à l’École des arts visuels médiatiques de l’UQAM et organisatrice de l’exposition L’Atelier Justement des étudiants au certificat en arts plastiques, Josée Pellerin, explique que les organisateurs de l’exposition ont aussi dû se battre pour que l’UQAM soit accessible samedi. «C’est notre collègue Alain Gerbier, chargé de cours à l’École des médias, qui a dû argumenter avec la sécurité pour que la porte qui mène à la Galerie de l’UQAM soit ouverte», souligne-t-elle. La chargée de cours déplore que l’on ne donne pas accès à un événement organisé par des étudiants et des employés de l’Université. «J’étais livide quand j’ai su que les portes étaient verrouillées. L’UQAM n’a pas bonne réputation ces temps-ci et notre événement contribue à son rayonnement et participe au recrutement», croit-elle.

Ces mesures sont en vigueur depuis un an, selon la porte-parole de l’Université, Jennifer Desrochers. «En raison des compressions budgétaires, l’UQAM a réduit les agents de sécurité la nuit et la fin de semaine, explique-t-elle dans un échange de courriels. L’Université est accessible au 315, rue Ste-Catherine Est.» Jennifer Desrochers souligne que lorsqu’une activité se tient la fin de semaine et nécessite l’accès à une porte verrouillée, l’embauche d’un agent est facturé à l’organisateur de l’événement. «Cela concerne toutes les activités qui se déroulent le week-end et n’est donc pas propre aux activités qui avaient lieu hier et samedi», note-t-elle.

Photo : Félix Deschênes

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