Solidaires et en grève

De la relation d’aide et des paniers de nourriture, c’est ce que les membres du Syndicat des étudiant-e-s employé-e-s de l’UQAM (SETUE), en grève depuis le 7 décembre, peuvent recevoir pour subsister en cette période sans salaire.

Chaque semaine, de 150 à 170 membres réclament un panier de denrées alimentaires, selon la coordonnatrice du Fonds de solidarité du SETUE, Marjolaine Deneault. «C’est beaucoup plus qu’à notre première distribution, le 15 janvier, où nous comptions 85 inscriptions, souligne-t-elle. Pour recevoir des paniers de nourriture, les étudiants ne doivent répondre à aucun critère, sauf celui d’être membre du SETUE.» Ces derniers n’ont qu’à s’inscrire sur une liste. Marjolaine Deneault explique que les responsables vérifient si les personnes inscrites ont des enfants ou un conjoint à charge, de sorte que ces dernières reçoivent des bacs plus garnis.

Les paniers contiennent non seulement les invendus d’une dizaine de marchands et de restaurants de Montréal, mais aussi des aliments achetés à l’aide de dons en argent qu’offrent la Fédération des travailleurs et des travailleuses du Québec (FTQ) et toutes les associations étudiantes facultaires de l’UQAM, sauf celle de l’École des sciences de la gestion (ESG), ainsi que plusieurs associations modulaires. «Des bacs de collecte sont aussi disposés dans nos locaux et celui de l’Association facultaire étudiante des arts (AFÉA), mais peu de gens connaissent leur existence», se désole Marjolaine Deneault.

L’auxiliaire de recherche et correctrice en grève, Julie Ledoux, reçoit chaque semaine six aliments qu’elle choisit avec soin. «Les paniers hebdomadaires ne remplacent pas mes épiceries, ils les complètent. Ils me dépannent et c’est très apprécié», confie-t-elle.

La coordonatrice du Fonds de solidarité du SETUE et son équipe distribuent les paniers en mains propres, chaque jeudi, au café Tasse-Toi. «Ça nous permet d’entrer en contact avec les étudiants en grève, de connaître davantage leurs besoins», mentionne Mme Ledoux. Selon elle, ce rapprochement permet une offre de services plus adaptée. «En rencontrant les membres qui vivent des moments plus difficiles, on a eu l’idée de proposer l’aide d’une intervenante bachelière en psychologie et finissante à la maîtrise en sexologie», illustre-t-elle.

Des conseils sur mesure

L’intervenante Florence Bonneau offre des rencontres de 45 minutes aux membres en détresse qui ne savent pas vers quelle ressource se tourner. «Elle les relaie vers les services qui leur sont adaptés, comme le Centre d’écoute et de référence de l’UQAM ou des centres de dons», explique Marjolaine Deneault. Plusieurs personnes ont déjà été rencontrées.

Les paniers, comme les conseils, ne paient pas les factures, mais «ils enlèvent assurément aux étudiants un certain fardeau», fait valoir la porte-parole du SETUE, Chloé Fortin-Côté. À son avis, les membres sont loin d’être laissés-pour-compte. «En échange de quatre heures de piquetage ou d’exécution de tâches syndicales administratives, ils peuvent même obtenir 53$ de compensation», déclare-t-elle. Mme Fortin-Côté rappelle d’ailleurs que les grévistes, en plus de travailler à titre de correcteurs ou d’auxiliaires d’enseignement, occupent souvent un deuxième emploi à l’extérieur de l’UQAM.

Sans convention collective depuis 2013, le SETUE dénonce le «manque de volonté de négocier» de l’UQAM, qui ne s’est présentée qu’à deux reprises aux tables de négociations depuis le congé des Fêtes. Le syndicat, qui espère s’y asseoir «le plus rapidement possible», fera le point, jeudi midi, sur la situation.

Photo : Alexis Boulianne

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