La protection du patrimoine, ça vous sonne une cloche?

Montréal est vétuste. On fait croire qu’on se penche sur la problématique qu’est la conservation du patrimoine, mais on ne s’attaque pas au vrai problème. Comme la loi 101, ou encore l’accueil des réfugiés syriens. On en parle pendant un moment, pour l’oublier par la suite. Ce qui vient tout de suite à l’esprit, c’est le patrimoine religieux. Bien-sûr que ses bâtiments sont des vestiges du passé et des œuvres architecturales, mais en même temps il n’y a pas que les édifices religieux qui comptent. On ne prend pas soin de notre patrimoine point à la ligne, qu’il soit religieux ou non.

Montréal déborde d’endroits qui ont été importants, significatifs à une autre époque, mais qui ne valent plus grand chose aujourd’hui. La même logique qui s’applique aux aqueducs s’applique également au patrimoine. On attend qu’il s’effondre avant de se rendre compte qu’il fallait l’entretenir. C’est ce qui est arrivé avec le clocher St-Jacques. L’UQAM a attendu que les réparations coûtent 15 millions, au lieu d’investir petit à petit dans les réparations exigées au fil du temps. Imaginez-vous que le clocher St-Jacques a déjà été beau. On l’a déjà vu en entier, j’imagine, jadis. Mais tout ce qu’on sait faire c’est cacher les défauts et faire croire qu’il y a des travaux en cours en tapissant les monuments de panneaux de contreplaqué et d’échafauds.

On a aussi le don de détourner l’attention. Par exemple, chaque soir le clocher s’anime. Oui, c’est le travail d’étudiants, oui remarque plus le clocher, mais ça ne le rend pas plus beau ou plus sécuritaire. Un autre exemple. La maison Louis-Hippolyte Lafontaine, ce grand patriote. Elle est protégée par la loi sur le patrimoine culturel, ce qui interdit à quiconque d’y toucher. Mais elle n’est pas plus rénovée, transformée en musée, etc. Elle est juste là, couverte de graffitis et les fenêtres placardées.

Et qu’est-ce qu’on fait nous, à l’UQAM? On fait des conférences. Parce que tout le monde sait que ça fait une différence. Sans dire que ce clocher devrait figurer sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, il devrait figurer sur la liste des monuments à sauvegarder, s’ils l’ont gardé lors de la construction de l’UQAM, ça doit être pour une raison quelconque, non?

Tant qu’à illuminer le Pont Jacques-Cartier pour 40 millions, pimper quelques-uns des emblèmes de Montréal pour quelques millions ne serait pas mal non plus. Le clocher St-Jacques n’est qu’un exemple parmi tant d’autres, il y a de nombreux sites qui profiteraient d’une cure de rajeunissement. Mais Montréal restera vétuste.

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