La psychologie politique scrutée à la loupe

Lancée en décembre dernier, la nouvelle chaire de recherche en psychologie politique de l’UQAM s’intéresse au rôle des émotions dans la formation d’attitudes et d’opinions vis-à-vis les politiques publiques. Sa création offre de nouvelles ressources aux étudiants qui se penchent sur cette branche dynamique des sciences politiques.

L’étudiante à la maîtrise Ève-Laurence Hébert, qui s’associe à cette nouvelle chaire pour son mémoire sur la grève étudiante de 2012, explique que les travaux effectués sur la population se font tant en laboratoire que sur le terrain. «Nous allons leur [aux sujets d’étude] faire lire un article dans lequel un traitement médiatique quelconque s’y retrouve et par la suite, analyser leurs réactions et leurs attitudes vis-à-vis cette couverture», explique-t-elle. Différentes manipulations dans le contenu présenté et certains cadrages de politiques publiques sont volontairement effectués par l’équipe de chercheurs pour favoriser l’émersion de prises de positions multiples des individus. «Par exemple, comment percevront-ils une couverture médiatique qui vise une minorité ethnique? Nous désirons comprendre leur réactions et les impacts que celles-ci peuvent avoir sur la vie démocratique actuelle», avance la titulaire de cette nouvelle chaire de recherche et professeure en Sciences politiques Allison Harell.

Outillage considérable

«Pour les étudiants, cette recherche est en quelque sorte un entraînement», explique Allison Harell. Ève-Laurence Hébert considère que les ressources mises à la disposition de l’équipe de recherche sont nombreuses et de qualité. «J’ai accès à 12 postes ordinateurs et à des logiciels d’analyse! Du matériel que je n’ai évidemment pas chez moi», se réjouit-elle. L’accès à de l’équipement perfectionné permet d’étudier des problématiques plus complexes, comme les réactions parfois racistes face à certaines politiques publiques. Selon Allison Harell, ces nouveaux travaux permettront de nuancer certaines attitudes pouvant être plus radicales vis-à-vis un sujet, car son équipe étudie également les contextes dans lesquels les enjeux sociaux sont présentés.

La titulaire de cette chaire considère que la psychologie politique comme domaine d’étude est en pleine croissance. «C’est une façon de focaliser la recherche dans un secteur innovateur et en développement», croit Allison Harell. Cette chaire de recherche unique à l’UQAM a été choisie parmi plusieurs candidatures. Seulement trois autres projets ont été approuvés par le Conseil d’administration de l’Université : l’étude des nouveaux matériaux, de la transition vers la durabilité des grandes cultures et des maladies rares. Aux yeux d’Ève-Laurence Hébert, le prestige qu’apporte une chaire de recherche est indiscutable et offre du financement à des projets à la fois intéressants et très actuels.

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