Première manif nocturne agitée

Ponctuée de multiples affrontements entre les forces policières et les protestataires, la manifestation nocturne organisée par l’Association générale étudiante du Cégep du Vieux-Montréal (AGECVM), le 30 novembre, a mené à l’arrestation de deux personnes.

La manifestation avait entre autres pour but de «lancer le mouvement contre les mesures d’austérité […]». L’AGECVM a organisé le rassemblement au moment où plane la menace d’une éventuelle loi spéciale du gouvernement Couillard qui interdirait les moyens de pression des employés de l’État, dont ceux des enseignants. La dernière loi de ce type, la loi 142, qui ordonnait le retour au travail des employés du gouvernement, remonte à 2005.

Certains protestataires se sont plutôt joints à la marche pour dénoncer un contexte généralisé. «Si je participe à la manifestation, c’est pour réitérer mon indignation face aux politiques négligentes du gouvernement Couillard dans les services publics, a expliqué l’étudiant en animation et recherche culturelle à l’UQAM, Jules Dumontet. Je considère que cette marche s’inscrit en continuité avec les moyens de pression déjà entrepris, et qu’il faudra maintenir cette pression dans les prochaines semaines.»

Quelques centaines de manifestants, majoritairement étudiants, se sont rassemblés vers 20h au Square Phillips. Vers 19h15, la présence des forces policières était déjà forte; plusieurs voitures du Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM) étaient positionnées à chaque coin du Square. À 20h30, la marche a commencé et les manifestants se sont dirigés vers le boulevard René-Lévesque. Rapidement, l’escouade anti-émeute a encadré la marche en suivant les protestataires sur les trottoirs de chaque côté de la rue.

De retour sur Sainte-Catherine, la tension entre les forces de l’ordre et les manifestants est devenue de plus en plus palpable, tandis qu’une étudiante a été blessée après avoir été arrêtée de manière musclée pour voies de fait. Quelques personnes ont ensuite lancé des pierres aux forces de l’ordre et la vitrine d’une banque a été brisée.

La manifestation a été déclarée illégale 40 minutes après le début de la marche, alors que le SPVM tentait de séparer la foule sur la rue Sainte-Catherine, à la hauteur de la rue De Bleury. Une fois les manifestants divisés, les choses ont vite pris une tournure plus intense: la Place des Arts a été enfumée par les gaz lacrymogènes, alors que les policiers fonçaient sur les manifestants. «Ça fait longtemps que les policiers n’ont pas été aussi intenses», a indiqué Jonathan Bernier, un manifestant, en reprenant son souffle.

Les policiers ont poursuivi le reste des manifestants jusqu’à la rue Ontario, en continuant d’utiliser les gaz lacrymogènes. La manifestation s’est terminée aux abords de la rue Saint-Denis, près du métro Berri-UQAM. 

Le relationniste du SPVM, André Leclerc, confirme deux arrestations au total, dont celle de la jeune femme qui a été blessée ainsi que celle d’un homme dans la vingtaine pour entrave au travail des policiers.

L’AGECVM a remercié les personnes présentes à la manifestation sur la page de leur évènement sur le réseau Facebook. «Nous espérons que cette soirée se verra un point de départ culminant en voie vers une contestation contre une éventuelle loi spéciale, a-t-elle écrit. La lutte n’est pas que syndicale, elle est aussi populaire.»

Deux autres manifestations nocturnes sont prévues dans les prochains jours. Une manifestation féministe non-mixte aura lieu le 8 décembre, suivie d’une manifestation contre l’austérité, le lendemain.

Photo : Jonathan Bernier

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