Pas d’initiés pour Histoire, culture et société

Le baccalauréat Histoire, culture et société sera privé d’une cohorte d’étudiants pour la rentrée 2015-2016. Cette décision désolante aux yeux des étudiants découle d’un conflit avec les professeurs du programme. 

Selon la porte-parole de l’UQAM Jennifer Desrochers, le départ de plusieurs professeurs à la tête du programme et le manque d’inscriptions expliquent la décision prise en juin par l’université de suspendre les admissions pour l’année à venir. Le directeur du comité de programme a choisi de renoncer à son mandat de trois ans, «ayant été pris à parti et insulté», toujours d’après Jennifer Desrochers. Les trois professeurs membres du comité ont, eux aussi, préféré laisser leurs sièges vacants lors de la prochaine rentrée scolaire. Dans une lettre envoyée aux étudiants en mai dernier et obtenue par le journal 24 Heures, l’une des cofondatrices du programme, Janick Auberger mentionne que les professeurs «ne tiennent pas à continuer à œuvrer dans un tel climat de suspicion». 

En janvier 2014, les étudiants en Histoire, culture et société ont opté pour la grève afin de protester contre une décision prise par les professeurs. Ces derniers ont choisi les cours offerts en 2015-2016 lors d’un comité de programme sans représentant étudiant. «Les étudiants n’ont pas senti que leur voix avait été respectée en comité de programme, ce qui les a conduits à faire la grève», explique l’universitaire de deuxième année en Histoire, culture et société, Zoé Luthi. En début d’année scolaire 2014, les étudiants ont envoyé une lettre à la direction puisque les propositions de tutorat et de séminaires étaient rendues anonymes. En réponse à ce message, le corps professoral a remis en question le droit des trois représentants étudiants de se référer à leur assemblée générale. «L’auteure de la lettre, Janick Auberger, a dit des choses très problématiques, par exemple que les membres étudiants présents se [sentaient] assez adultes pour choisir en séance tenante. C’est comme s’ils se référaient à l’AG simplement par immaturité», a affirmé un étudiant du programme Histoire, culture et société qui a tenu à garder l’anonymat. 

D’après Jenny Desrochers, les professeurs «étaient satisfaits du fonctionnement, ce sont les étudiants qui ne l’étaient pas.» Selon elle, ces derniers voulaient que les assemblées soient désormais décisionnelles, ce qui n’a jamais été le cas. Les étudiants ont pourtant toujours déterminé leur prise de position en assemblée générale. «Les professeurs nous ont désignés rapidement comme le problème. C’est comme si pour eux, on était une bande d’adolescents qui font une crise», rapporte Zoé Luthi. 

Les étudiants nouvellement admis dans le programme ont donc dû réorganiser leur cheminement scolaire. Arnaud Marchand fait partie des étudiants qui doivent sélectionner de nouveaux cours d’ici la rentrée à l’université. «La situation est surtout pire pour ceux qui ont déjà trouvé un logement à Montréal et qui sont obligés de choisir un baccalauréat beaucoup moins intéressant à leurs yeux», note l’étudiant. 

Selon Zoé Luthi, les étudiants ont opté rapidement pour la grève. Ils sont donc aussi à blâmer par rapport au conflit. Il n’en demeure pas moins que la cessation définitive du baccalauréat sera évitée si un dialogue d’égal à égal est créé entre les deux parties.

Crédit photo : Google

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