Cavalier seul bien en selle

La Sala Rossa n’affichait étonnamment pas complet samedi le 19 pour le passage d’Albert Hammond Jr., le membre des Strokes le plus prolifique en solo avec trois albums au compteur. La situation peut s’expliquer de plusieurs façons, mais l’hypothèse la plus plausible reste la trop grande offre de groupes intéressants par rapport au nombre de festivaliers.

Il y a donc eu division au niveau des votes, mais il est très difficile de déterminer qui a gagné son pari en bout de ligne. Même si les deux pôles d’attraction principaux se situaient sur le boulevard St-Laurent, avec au sud le groupe culte américain Built to Spill qui prenait d’assaut le Club Soda et Albert Hammond Jr. au nord dans une salle plus intime, le cœur de plusieurs mélomanes balançait d’un côté comme de l’autre.

Ayant opté pour le rock énergique, accrocheur et sans prétention du sympathique guitariste frisé des Strokes, nos attentes abondaient dans ce sens. Si la pop ultra léchée quoiqu’efficace du groupe Prinze George, en ouverture de programme, nous a fait douter un instant de notre décision, la tête d’affiche a confirmé que notre instinct ne nous avait pas induit en erreur. Un alignement de bonnes chansons aux mélodies mordantes, dont le musicien émérite connaît la recette, aurait été suffisant. Mais comme s’il voulait nous convaincre jusqu’au bout que nous avions misé sur le bon cheval, il a donné une performance digne d’un artiste qui a tout à prouver, mais avec l’assurance et l’expérience d’un musicien d’ores et déjà consacré.

Vocalement impeccable, générant une énergie contagieuse et remplissant son rôle de frontman à la perfection, Albert Hammond Jr. a su mettre dans sa petite poche une foule qui en redemandait toujours plus. C’est à se demander pourquoi sa carrière solo a du mal à véritablement décoller du nid familial des Strokes. Avec une panoplie de petites grenades rock prêtes à être dégoupillées à tout moment, son répertoire est pourtant taillé sur mesure pour les pistes de danse. Pistes de danse «alternatives», entendons-nous.

Seul bémol de la soirée : une carence en vieilles chansons au niveau de la liste proposée. Sur un peu plus de 15 titres joués, seulement cinq provenaient des albums précédents. Ceci étant dit, la foule n’a pas semblé en tenir rigueur au chanteur, puisque son dernier disque, Momentary Masters, est excellent et profite d’une réception plus que favorable, tant du coté des critiques que chez les fans. Alors, qu’il vienne nous visiter en famille avec ses Strokes ou seul comme un grand avec ses musiciens à lui, c’est toujours agréable d’avoir de ses nouvelles.

Crédit photo : Festival Pop Montréal

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