Suspension et inquiétudes à l’UQAM

L’UQAM a suspendu jeudi une étudiante au terme du processus disciplinaire enclenché en mars. L’influence étudiante au conseil d’administration est menacée selon des membres de la communauté uqamienne.

Selon l’ADEESE*, la représentante des étudiants au conseil d’administration, Justine Boulanger, serait l’étudiante suspendue par l’université. Quatre autres étudiants n’auraient reçu qu’un avertissement, faute de preuve de la part du comité exécutif.

Dans une lettre envoyée par le vice-recteur à la Vie académique de l’UQAM, René Côté, il est question de «décisions [rendues] relativement aux étudiantes et aux étudiants qui ont été convoqués au mois de mars». Le communiqué mentionne: «dans les dossiers ayant fait l’objet de sanctions à l’occasion du processus qui vient de se terminer, celles qui ont été appliquées vont de l’avertissement à la suspension d’une année.» Les étudiants visés par les mesures disciplinaires sont accusés d’avoir participé à des activités de perturbation en 2012.

Également au cœur du processus enclenché par la direction de l’UQAM, l’étudiant Samuel Cossette qualifie la décision finale de l’université de «complètement ridicule». Justine Boulanger est quelqu’un de bien connu du mouvement étudiant et, selon Samuel Cossette, elle était dès le départ particulièrement visée par la direction. «L’UQAM s’assure ainsi qu’il n’y aura pas d’étudiant sur le conseil d’administration, au moins toute la durée de la session d’automne 2015», s’inquiète-t-il.

Réactions dans le milieu

Auprès du Syndicat des chargés et des chargées de cours de l’UQAM (SCCUQ), les inquiétudes sont similaires. «Notre position reste la même: pourquoi cette étudiante? déclare sa vice-présidente, Marie-Pierre Boucher. La représentabilité étudiante était particulièrement ciblée.» La chargée de cours du département de sociologie rappelle qu’avec le dossier de René Delvaux, le cas de Justine Boulanger laisse présumer que la direction visait les représentants étudiants siégeant aux hautes instances de l’université. «Ce sont des personnes qui jouaient un rôle stratégique, entre autres pour surveiller les budgets», ajoute-t-elle. L’UQAM a refusé de prolonger la maîtrise de René Delvaux, ce qui l’empêche de siéger au conseil d’administration.

Sans confirmer l’identité des personnes visées par les sanctions, l’université se défend de vouloir aggraver les relations avec les étudiants qui l’accusent d’instaurer un climat de répression politique. «Nous n’avons fait que suivre rigoureusement la procédure», déclare la directrice du service des communications de l’UQAM, Caroline Tessier. Dans l’éventualité où Justine Boulanger est effectivement suspendue, la directrice des communication se dit optimiste à ce que les sièges étudiants au conseil d’administration soient comblés d’ici le mois d’octobre. «La situation n’est certainement pas idéale», déplore-t-elle. Le remplacement des membres étudiants au CA implique un référendum auprès de la communauté étudiante.

Le conseil d’administration de l’université a suspendu son activité jusqu’au mois de septembre. Le trimestre automnal débute le 8 septembre et, aux dires de l’étudiant Samuel Cossette, la décision du comité exécutif sera certainement contestée.

*Association des étudiantes et des étudiants de la Faculté des sciences de l’éducation de l’UQAM

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