Trop simple

Je n’en peux plus. J’en ai marre que tout soit toujours simplifié. Le discours de Martin Coiteux, le président du Conseil du trésor, lors de son passage à Tout le monde en parle le 12 avril était d’une scandaleuse simplicité. Les finances du Québec ne vont pas bien, on n’a donc pas le choix de «mieux répartir les dépenses», sinon ce sont les jeunes qui paieront plus tard la facture de cette dette, etc. En bon Séraphin des programmes sociaux, Martin Coiteux venait nous rappeler que lorsqu’on a des dettes, on réduit ses dépenses, comme si diriger l’économie d’un État équivalait à gérer son portefeuille personnel.

Il me semble que la première option est beaucoup plus complexe que la seconde. Sans parler de la fameuse classe moyenne, encore présentée comme une enfant unique, même si on devrait parler en réalité des classes moyennes et non d’une seule en raison des écarts de revenus composant cette catégorie médiane. Ah, j’allais oublier les fameuses baisses d’impôt, qui font tant de bien aux contribuables, même si leurs services publics en souffrent. Le filet social, dans toute société, j’aimerais le rappeler, est essentiel pour les gens qui ont moins de chance. Je fais référence ici à ceux qui sont malades, ceux qui n’ont pas eu la chance d’étudier et tous ceux qui ne sont pas en mesure de travailler pour une raison quelconque.

Ce n’est pas tout, j’en ai assez de la rhétorique anti-média ultra-vulgarisée. Selon elle, tous les médias de masse déforment les propos de leurs interlocuteurs puisque tous leurs journalistes courent après de l’information sensationnaliste. Voyons, c’est comme si je me basais sur une vidéo de promotion virale de l’humoriste Guy Nantel pour jauger le présent mouvement étudiant et que j’en concluais que personne dans celui-ci ne sait pour quelle raison il ou elle milite. Bien que la problématique de la brutalité médiatique existe, le mouvement de contestation actuel gagnerait à dialoguer avec les médias pour que sa lutte, aussi légitime soit-elle, soit comprise du grand public.

Sans parler du discours concernant le droit à l’éducation. Comme si le blocage de l’UQAM durant une seule journée, le 2 avril, justifiait d’accuser les étudiants uqamiens militants d’effectuer la levée de cours des facultés qui ne sont pas en grève. Prétexte parfait pour la répression du rectorat de l’UQAM et du gouvernement. Il serait grand temps que tout le monde se parle, sans faire de raccourcis, pour en arriver à la première étape de toute résolution de conflit: la compréhension de l’autre.

Nous sommes de votre côté.

Colin Côté-Paulette

Chef de pupitre Culture

culturemontrealcampus@gmail.com

Twitter: @colinctpaulette

 

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