Chargés de cours sous tension

Le conseil d’administration de l’UQAM a décidé le 15 avril en réunion extraordinaire de maintenir le calendrier du trimestre d’hiver, qui se termine le 3 mai, laissant la communauté uqamienne dans un flou concernant la tenue des cours, des examens et le respect des votes de grève. Dans un communiqué, la vice-rectrice à la Vie étudiante Diane Demers a rejeté la recommandation de la Commission des études votée le 14 avril, soit la prolongation du trimestre d’hiver jusqu’au 19 juin pour les programmes affectés par la grève. La résolution adoptée par la Commission des études de l’UQAM suggérait la renégociation des ententes d’évaluation en classe.

Le conseil d’administration demande à la Commission des études de se réunir à nouveau afin «d’établir des mesures de validation de la session d’hiver 2015 pour les groupes-cours touchés par des grèves ou des levées de cours.» Le moment où se tiendra cette nouvelle réunion extraordinaire n’est toujours pas confirmé.

Pour l’instant, la décision revient à chaque chargé de cours et professeur de discuter avec les étudiants qui se présentent en classe concernant la tenue d’un cours ou d’un examen. «Chaque situation est particulière, affirme la vice-présidente à la convention collective du Syndicat des chargées et des chargés de cours (SCCUQ), Gaëlle Breton-LeGoff. Les chargés de cours doivent se présenter en classe. On peut, ou on peut ne pas ouvrir les ententes d’évaluation.» Le règlement des études de premier cycle (règlement numéro 5) permet l’adoption de modifications à l’entente d’évaluation, en la présence des deux-tiers des étudiants selon l’article 7.9.5.

Aux yeux de la vice-présidence aux Relations intersyndicales du SCCUQ, Marie-Pierre Boucher, l’administration place les chargés de cours dans une «situation impossible». «Certains d’entre eux, qui avaient la consigne de se rendre en cours, ont pu rencontrer les étudiants pour revoir les ententes d’évaluation, mais d’autres n’ont pas pu voir les étudiants», relate-t-elle. Il n’y a pas de solution pour l’instant concernant les groupes qui ne se présentent pas en classe pour revoir le mode d’évaluation avant la fin de la session.

L’annonce de la fin du trimestre place les chargés de cours dans une situation délicate s’ils veulent respecter la grève des étudiants. «Les chargés de cours ne seraient pas rémunérés dans le cas où ils feraient des heures supplémentaires. Là en principe il n’y en aura pas d’heures supplémentaires. On est dans le flou en ce moment. Tout dépend de ce que la Commission des études va décider», ajoute Gaëlle Breton-LeGoff.

La situation de plusieurs enseignants est loin d’être optimale au déroulement normal des cours. «Il est devenu difficile de donner ses cours avec le climat de tension qui règne au sein de l’UQAM actuellement, remarque une chargée de cours du Département de droit à l’UQAM, Hélène Maillette. Difficile de se sentir en sécurité pour aller donner un cours.» L’intransigeance actuelle de la direction aura des conséquences néfastes sur les chargés de cours, selon leur présidente syndicale Marie Blais. «Les chargés de cours ne sont pas permanents et sont pénalisés par la situation actuelle dans laquelle ils se trouvent, à la suite de la décision de maintenir la date limite du trimestre d’hiver», mentionne-t-elle.

Selon le SCCUQ, une majorité de ses membres désavouent la décision de la direction de maintenir le calendrier universitaire actuel pour les étudiants en grève. «Le nœud du problème résulte de la menace d’expulsion des neuf étudiants, ce qui a par la suite apporté une dérive de la violence au sein de l’UQAM», explique Marie Blais.

Le syndicat des professeurs de l’UQAM n’avait pas retourné les appels du Montréal Campus au moment de la parution.

Crédit photo: Alexis Boulianne

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