32 organisations contre la brutalité

Plus d’une trentaine de représentants d’organisations, qui s’opposent à la brutalité policière et au profilage politique, se sont rassemblés pour dénoncer la gestion des manifestations lors des dernières semaines, au Comité social Centre-Sud, dans le cadre d’une conférence de presse, le 1er avril.

La représentante du Syndicat des professeurs et professeures de l’UQAM (SPUQ), Lucie Lemonde, a dénoncé la «dérive autoritaire» de la direction de l’université. La veille, le SPUQ avait adopté une résolution pour condamner la procédure d’expulsion à l’endroit de neuf étudiants actifs sur les instances de l’UQAM comme le conseil d’administration.

Selon la professeure au Département des sciences juridiques, les procédures disciplinaires entamées par l’UQAM sont «nulles» au plan judiciaire. D’après elle, les étudiants n’ont pas accès à l’entièreté de la preuve et sont privés de faire appel à un avocat pour les représenter devant le comité exécutif de l’université.

Le Syndicat des professeurs s’oppose aux mesures disciplinaires à l’UQAM et réclame, entre autres, l’arrêt de la procédure d’expulsion ainsi que la garantie que le rectorat ne fasse plus de «répression à caractère politique».

Céline Bellot, représentante de l’Observatoire sur le profilage, a décrié les actions commises par les pouvoirs politique et judiciaire dans le contexte de contestation sociale des derniers mois. «Actuellement, la répression ne s’applique pas sur ce que les personnes font, mais ce qu’elles sont et pensent», a-t-elle affirmé.

L’étudiant qui avait perdu l’usage d’un œil lors du printemps érable, Maxence Valade, également présent lors de la conférence de presse, a critiqué l’utilisation des armes à «létalité réduite utilisées par la police dans le cadre des manifestations». Son collectif Armes à l’oeil revendique l’abolition de ces armes et invite les gens à sortir dans la rue pour s’opposer à la «militarisation» des corps policiers du Québec.

«La fête des Gardas»

Plus tard dans la journée, une trentaine de personnes ont participé à une manifestation dans les couloirs de l’UQAM. L’évènement, qui a débuté devant les locaux de l’AFESH*, dénonçait l’ajout de plusieurs agents de sécurité à l’intérieur des murs de l’établissement. D’une durée d’environ 15 minutes, cette marche était aussi organisée en support aux neuf étudiants menacés d’expulsion.

Malgré la présence de nombreux gardiens, certains contestataires ont tout de même réussi à enduire de peinture aérosol des caméras de surveillance. La majorité des manifestants étaient masqués.

La manifestation s’est ensuite transportée à l’extérieur où les étudiants ont bloqué les rues longeant les différents pavillons de l’université. Le tout s’est terminé dans le calme, lorsque les militants sont retournés à leur point de départ.

Plusieurs autres actions étaient organisées, à l’UQAM, lors d’une journée nommée «La fête des Gardas» par l’AFESH et dédiée à dénoncer l’ajout de plusieurs agents de sécurité. En soirée, les membres de l’AFESH organisaient une «nuit de la créativité», où la musique, la poésie et l’art étaient à l’avant-plan. «Cette journée ludique a été organisée dans le but de rendre la situation moins lourde qu’elle ne l’est présentement», affirme un membre de cette association étudiante.

«La fête des Gardas» s’est déroulée au moment où plusieurs associations étudiantes en sont à leur deuxième semaine de grève. La majorité d’entre elles tiendront des votes de reconduction la semaine prochaine, afin de déterminer si celle-ci se poursuit ou non.

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*AFESH: Association facultaire étudiante des sciences humaines

Crédit photo: Alexis Boulianne

Sur la photo: de gauche à droite, Alexa Conradi de la Fédération des femmes du Québec, Lucie Lemonde, représentante du SPUQ, et Céline Bellot, de l’Observatoire sur les profilages

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