Le retour des manifestations nocturnes

Plusieurs milliers de personnes se sont donné rendez-vous, mardi soir 21h à la place Émilie-Gamelin afin de renouer avec les manifestations nocturnes popularisées lors du printemps 2012.

Dans un climat tendu par la présence de nombreux policiers, les manifestants ont investi le boulevard René-Lévesque vers l’Ouest. Le mot d’ordre était de lutter contre les mesures d’austérité imposées par le gouvernement libéral de Philippe Couillard. «Ça va nous toucher plus tard et ça nous touche aussi maintenant», précise Charlotte Hamel, étudiante au cégep du Vieux-Montréal. «J’ai fini l’école et je suis dans le milieu du travail social et le gouvernement n’arrête pas de couper les postes», explique pour sa part Sophie Picard.

Si un premier affrontement a eu lieu entre les manifestants et les policiers au coin des rues René-Lévesque et Saint-Laurent, la marche a pu se poursuivre dans une ambiance festive. Lundi et mardi matin, d’autres manifestations avaient laissé place à des affrontements, entre les étudiants et les forces policières, qui s’étaient soldés par de nombreuses arrestations. «Juste de voir la façon dont les policiers ont agi dans les rues dernièrement, ça me pousse à sortir pas mal plus», raconte Louis, un étudiant en géographie à l’UQAM. «Si ça commence à être trop tendu, nous on ne restera pas trop tard», commente Ariane, une manifestante à vélo qui dit descendre dans la rue pour préserver les services sociaux de la province. Vers 22h, la manifestation passait devant le Square Phillips en direction de la Place des Festivals. Entre les différents chants contre l’austérité ou le gouvernement, un saxophoniste jouait pour détendre l’atmosphère. «Nous, on n’a rien volé», ont scandé les manifestants lorsqu’ils sont passées devant des policiers qui protégeaient l’entrée du magasin La Baie. «Ça faisait longtemps qu’il n’y avait pas eu une manif de nuit, se réjouit un étudiant préférant conserver l’anonymat et qui ne se disait pas très impressionné par les manœuvres policières des derniers jours. Je crois bien qu’ils essaient de briser le mouvement. Pour les moins habitués d’entre nous ça peut être effrayant, mais il faut se tenir et il faut fight back

Peu après 22h30 au coin des rues de Drummond et de Maisonneuve, la marche a été arrêtée par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) à l’aide de policiers anti-émeute. L’avis de dispersion a ensuite été donné 15 minutes plus tard. Des manifestants ont réussi à continuer vers le Nord, sur la rue Sherbrooke où le SPVM a lancé des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes pour disperser les centaines de personnes toujours présentes.

D’autres manifestations sont prévues afin de lutter contre les mesures d’austérité. Le groupe Printemps 2015 affiche sur les réseaux sociaux et sur son site internet que tous les samedis, la place Émilie-Gamelin sera le point de départ de manifestations. L’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSE) organise également une «manifestation nationale» au Square-Victoria-OACI le 2 avril.

Crédit photo: Jonathan Bernier

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