Un dialogue de sourds

L’UQAM s’est vu offrir une somme de 900 000 dollars pour le soutien aux handicapés, mais reste vague quant à son utilisation.

Plusieurs sont restés perplexes à la suite des différentes allégations où l’UQAM était accusée de détourner des fonds supposés servir au soutien des personnes en situation de handicap. Un document présenté au Comité à la vie étudiante mentionnait que l’UQAM comptait utiliser une subvention de 900 000 dollars pour éponger le déficit, amenant le président de l’Association des étudiants de l’École des sciences de la gestion, Gabriel Boileau, à faire part de son incompréhension dans les médias. Alors que l’université a qualifié ces informations «d’erronées» par voie de communiqué, la lumière n’est toujours pas faite sur l’utilisation de ce montant.

L’université a reçu en décembre une subvention additionnelle de près de 900 000 dollars de la part du gouvernement, en plus des 325 000 dollars déjà octroyés chaque année. En réponse aux craintes des membres de l’université, l’UQAM explique que «la subvention [de 900 000 dollars] a servi en totalité à financer des dépenses déjà encourues par l’UQAM en 2014-2015 pour soutenir l’intégration des personnes en situation de handicap.» Ces dépenses sont reliées aux différents services et infrastructures de l’université, comme des services d’interprète et de consultation ainsi que des laboratoires et du mobilier adaptés, selon la directrice des relations avec la presse, Jennifer Desrochers.

Camille Dupuis raconte que la confusion régnait lors de la réunion du CVE, alors que l’information contenue dans le document n’était pas réfutée par le vice-recteur à la Vie universitaire Marc Turgeon. Elle admet ne pas avoir compris sur le champ que la décision venait de l’établissement. «Au début, on pensait que c’était le ministère qui avait investi l’argent ailleurs. À force de poser des questions, on s’est rendu compte que la décision venait de l’UQAM», explique l’étudiante. 

Malgré cette nouvelle subvention, l’établissement a prévenu il y a quelques semaines les étudiants en situation de handicap que les services auxquels ils avaient droit allaient être modifiés. L’étudiant de l’École des médias Samuel Lachaine a appris avant même la rencontre avec le Comité à la vie étudiante (CVE) du 30 janvier qu’il devrait se départir de son accompagnateur. «À partir de l’année prochaine, il faudra que la personne qui s’occupe de mes déplacements assume aussi ma prise de notes», informe l’étudiant. En fauteuil roulant, le jeune homme explique que son accompagnateur doit le suivre et l’aider dans tous ses déplacements. Il n’ose pas confier cette charge de travail à n’importe qui. «La personne qui s’occupe de moi présentement me connaît depuis longtemps, raconte Samuel Lachaine. Je ne serais pas à l’aise que l’élève qui s’occupe de mes notes assume cette responsabilité.»

Le CVE a inscrit le problème à l’ordre du jour de ses prochaines rencontres jusqu’à ce qu’il y ait des réponses claires à ses questions, informe l’étudiante Camille Dupuis. 

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