Le confort et l’indifférence

Les flocons de neige virevoltent près de l’entrée de l’appartement, poussés par le vent de l’Ouest. Dehors, les pelles s’activent et le peu de lumière disparaît. Mes mains craquent, bien conscientes du froid polaire. Il n’y plus de doute, l’hiver est bien entamé, mais le printemps me semble bien loin.

L’UQAM bouillonne. Difficile d’ignorer les pamphlets distribués, les courriels envoyés et les comités de mobilisation qui se réunissent à nouveau. Si certains pensent qu’un copier-coller du printemps érable s’en vient, d’autres veulent à tout prix l’éviter et espèrent tuer dans l’œuf toute fronde étudiante. La Fondation 1625 est là pour nous le rappeler. Sauf que, cette fois, pour avoir vécu la grève générale de 2012, la mobilisation est loin d’être forte, mais elle me semble nécessaire. L’UQAM mène la barque, mais cette fois, les autres universités ne suivent pas ou peu. Sous toutes réserves, la fatigue du dernier printemps en semble avoir éreinté plusieurs.

Les coupes à l’UQAM dépassent toute logique. Les compressions salariales demandées aux employés peinent à aller chercher le quart de la somme demandée pour colmater le déficit de l’UQAM. C’est ridicule d’investir des millions de dollars dans le parc immobilier de l’UQAM en ce moment. Il serait d’autant plus surprenant que les compressions soient acceptées des syndicats. La qualité de la recherche et de l’enseignement diminuera, peu importe ce qu’en pensait l’ex-ministre Yves Bolduc. J’ai bien hâte de voir ce que François Blais nous réserve. Quelques associations entament les votes de grève, plusieurs sondent leurs chances de réussite. Les syndicats et les groupes communautaires comptent se joindre à la mêlée. Tout le monde est concerné cette fois.

Encore une fois, j’ai l’impression que notre recteur manque de dynamisme devant les coupes exigées par les libéraux et les caquistes. Il a réussi à sortir en partie l’UQAM du projet de loi 15 et pour ça, Robert Proulx a fait du bon travail, mais la lutte doit franchir une étape supplémentaire. L’ancien professeur ne peut pas, dans son allocution annuelle, s’emporter sur les compressions pour s’affaisser à la porte de l’Assemblée nationale quelques mois plus tard. Il devrait être visible, supporter sa communauté et dire tout haut que l’UQAM a plus d’ambition que des années de marasme. Si le recteur s’imposait le même régime, peut-être sortirait-il du pavillon Athanese-David pour dénoncer en cœur l’odieux des mesures annoncées par les libéraux.

 

Frédéric Comeau

Chef de pupitre UQAM

uqammontrealcampus@gmail.com

Twitter : @ComeauFred

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