Combattre la culture du viol

Le Centre des femmes de l’UQAM mène une lutte contre la culture du viol, offrant une fois de plus des cours d’autodéfense physique et verbale , avec une approche féministe. Les cours auront lieu en deux temps: le dimanche 22 février et le dimanche 1er mars.

Donné par des professionnelles du Centre de prévention des agressions de Montréal, le cours d’autodéfense propose des pratiques techniques physiques et verbales pour se défendre lors de harcèlement et d’agressions, quelle que soit leur nature. Les participantes sont également invitées à échanger entre elles afin d’apprendre à identifier les cas de harcèlement, à se protéger et surtout à se sentir plus confiantes.

L’étudiante en sociologie Maude Delorme a participé au premier cours organisé le 28 novembre dernier. Elle dit avoir beaucoup apprécié son approche féministe. «Le cours nous apprenait à repérer les différents cas et rapports de pouvoir qui peuvent s’exercer, à se mettre en situation et à imaginer les différentes ripostes possibles. Au final, on se rendait compte qu’on avait presque toutes été victimes de harcèlement plus d’une fois», révèle-t-elle.

La majorité des agressions n’opposent pas deux inconnus, rappelle Maude Delorme. Ironiquement, c’est en soirée, au travail, à l’université et dans le domicile conjugal que les femmes sont les plus menacées. Les rapports de forces et les liens unissant une victime à son agresseur sont donc complexes. Et le cours d’autodéfense s’applique à cette réalité là, explique l’étudiante.

La responsable des finances du Centre des femmes, Florie Dumas Kemp affirme que la réalisation de ce projet n’est pas une réponse au cas d’allégations d’agressions sexuelles à l’UQAM qui a fait couler tant d’encre l’automne dernier. «La culture du viol ne date pas de novembre 2014», insiste t-elle. Elle reconnait néanmoins que ces évènements ont permis d’ouvrir un débat interne important et d’attirer l’attention sur un combat longtemps laissé dans l’ombre.

Les membres du Centre des femmes se mobilisent depuis des années afin de réaliser des projets visant à informer et améliorer la condition féminine. Elles précisent cependant qu’elles n’ont pas le mandat et la formation leur permettant de soutenir ou de conseiller les victimes. Bien qu’elles se réjouissent des efforts déployés par l’administration de l’université pour réviser la politique contre le harcèlement sexuel et de l’embauche d’une nouvelle intervenante au Bureau d’intervention et prévention en matière de harcèlement, ces étudiantes estiment qu’il reste encore beaucoup à faire. «Nous continuons de militer pour la mise sur pied d’un Centre de prévention et d’intervention féministe permanent, où les victimes seraient accueillies et écoutées par une professionnelle dans un cadre chaleureux et rassurant, martèle Florie Dumas Kemp. La plaignante ne doit pas être traitée comme si elle était au banc des accusés.»

Crédit photo : Facebook du Centre des femmes de l’UQAM

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