Sept questions à Benjamin Rochette de OuiSurf

Depuis la première saison de l’émission OuiSurf en Asie, diffusée sur le canal Évasion en 2013, la compagnie de production surfe littéralement sur une vague de popularité au Québec. Lauréate d’un prix Gémeaux pour la meilleure émission de sport en 2013, celle-ci est repartie de plus belle avec une deuxième saison, cette fois en Afrique.

À l’occasion de la soirée wrap party de Oui Surf en Afrique au Oasis Surf dans le Quartier Dix30, le Montréal Campus s’est entretenu avec Benjamin Rochette, fondateur, président et co-animateur de l’émission.

Quelles sont les raisons qui vous ont motivé à tenir un wrap party en cette fin de saison? 

Le but de faire ça c’est premièrement parce qu’on travaille tellement fort dans ce projet que ça mérite des festivités grandioses. Ça fait un an et demi qu’on travaille sur ça! On veut aussi voir la réaction des gens et savoir ce qu’ils ont pensé de l’émission. L’an passé on a fait la même chose et on a refusé 500 personnes à la porte. C’était complètement fou! C’est donc devenu un rendez-vous important pour les fans même si il y a une grosse source de stress qui vient avec.

Quels étaient les nouveaux défis que représentait une nouvelle saison en Afrique comparativement à l’Asie?

Le premier défi que j’ai rencontré personnellement, c’est que cette année j’ai produit l’émission moi-même tandis que l’an dernier on avait un producteur qui se chargeait de ça. Ensuite, je dirais que l’Afrique est une destination qui impose le respect. C’est moins touristique que l’Asie, les contacts sont plus difficiles à trouver et notre travail de recherche est plus laborieux. OuiSurf est une production qui coûte extrêmement chère à produire. On a une grosse équipe qui nous suit, que ce soit en postproduction ou sur le terrain. On avait 29 avions à prendre, huit pays et six jours par destination pour faire un show télé. C’est donc beaucoup de travail pour tout organiser!

Pourquoi avez-vous choisi l’Afrique comme destination?

L’Afrique représente l’aventure et l’inconnu et c’est exactement ça qu’on voulait pour l’émission. On planifie souvent à moitié, on sait qui on va rencontrer, on sait environ vers quel genre d’endroit on va aller, mais souvent rendu là, c’est de la pure improvisation. On rencontre des gens sur place qui nous conseillent et qui nous fournissent des nouveaux contacts. Il faut laisser place à de l’improvisation, sinon ça devient trop structuré et tu perds l’occasion de faire des choses extraordinaires. Si on avait des activités planifiées selon un horaire strict, ça ne serait plus pareil.

Selon toi, est-ce que le surf est entrain de se populariser au Québec?

Ce qui se passe en ce moment c’est que le surf est relié au voyage, donc je dirais que c’est plus le voyage qui est en expansion au Québec. En fait, le surf n’est qu’un prétexte pour voyager. Il y a aussi le goût du nouveau à considérer dans l’équation. Avec des voyages de surf, les gens réalisent qu’il y a des belles choses autour d’eux, ils veulent profiter un peu de cette terre avant qu’il y ait trop de pollution et qu’elle ne dépérisse. Au Québec on a une bonne culture de gens qui aiment le plein air sous toutes ses formes et donc le surf est une suite logique à cela. C’est d’ailleurs dommage qu’on n’ait pas de vagues ici!

Penses-tu que des installations comme le Oasis Surf vont devenir de plus en plus répandues dans les prochaines années au Québec?

Le Oasis Surf a relevé un gros défi en faisant cela et je pense que pour l’instant ils le relèvent bien, on va voir dans les années futures ce qu’il va arriver mais j’ai l’impression que ce n’est pas la fin de ce genre d’établissements là. Le surf est devenu une industrie sérieuse depuis peu. Je me rappelle au début les gens me disaient: «Pourquoi est-ce qu’on investirait dans votre projet?» Et je leur répondais: «Vous vendez des board shorts, des bikinis, des planches, tous des éléments reliés à la culture du surf. Alors pourquoi ne voudriez-vous pas investir dans la culture du surf?» Depuis ce temps, plusieurs compagnies ont adhéré au projet. Ce que j’aimerais voir prochainement c’est des installations extérieures dans les rivières en construisant des vagues artificielles. Bref, je pense que le surf au Québec est là pour rester.

Après l’Asie et l’Afrique, quelle est la prochaine étape pour OuiSurf?

Pour l’instant, mon but premier est de prendre une bonne pause! Par contre, l’appel du web me démange. J’ai commencé dans le web et la transition vers la télé m’a permis de grossir mes horizons, d’aller chercher plus de budgets pour aller faire comprendre aux gens ce qu’on faisait. Là, je pense qu’on est rendu à un point où l’on devrait montrer le plein potentiel de l’émission sans les restrictions de la télé. La télé c’est magnifique, mais tellement compliqué en même temps. Au Québec, il n’y a pas beaucoup de monde qui aurait pu faire ce que l’on a fait. C’est tellement de sacrifices!

Que veux-tu dire par sacrifices?

Pour ma part, étant maintenant le producteur de l’émission, je dois dépenser pas mal d’argent personnel pour payer l’équipe. Je dois demander des prêts à la banque et j’ai des délais de paiement des diffuseurs qui sont complètement ridicules. Mais c’est tout de même de l’aide! Le Fonds Bell m’a beaucoup soutenu pour le web, ils m’ont permis de créer une plateforme complètement géniale que j’adore, Ouisurf.tv, et je suis extrêmement fier d’où on est rendu.  Qu’est-ce qui va arriver avec OuiSurf? Je vais prendre le temps d’y penser pendant mes vacances. Il y a trop de projets dans ma tête en ce moment. On prévoit faire une série web sur la côte ouest-américaine et canadienne, avec Honda qui a embarqué dans le projet. Ça va s’appeler Kooks and Hurricanes!

La dernière émission de OuiSurf en Afrique a été diffusée le 17 février dernier sur le canal Évasion. Visitez leur site web, pour en savoir plus.

Photo: OuiSurf

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