Exit le harcèlement

Bien réels dans les milieux de travail étudiant, la violence et le harcèlement psychologique constituent un problème encore tabou. Depuis le printemps dernier, le syndicat des étudiants et étudiantes employé(e)s de l’UQAM (SÉTUE) se mobilise pour en faire la prévention.

De l’intimidation au chantage, le harcèlement psychologique au travail peut prendre plusieurs formes. C’est dans l’objectif de sensibiliser ses membres à cette problématique que le SÉTUE organisait mardi le 14 octobre un atelier-conférence sur le sujet. «Du côté de la prévention, le meilleur moyen de prévenir tout cas de violence psychologique est d’établir un comité de santé et sécurité au travail», estime la conférencière invitée lors de l’atelier, Hélène Simard. Il s’agissait de la 4ème rencontre sur le harcèlement psychologique au travail depuis le début de la campagne, à la session d’hiver. Une discussion suivait le rendez-vous pour tenter d’établir les meilleures pistes de solutions pour combattre le problème.

Les modifications systématiques des conditions de travail ou encore l’abus de pouvoir des individus en situation d’autorité sont notamment des cas de harcèlement décriés par le syndicat. «On a des cas de harcèlement psychologique qui reviennent souvent au SÉTUE. On voulait voir ce qu’on pouvait faire collectivement pour combattre cela» souligne Katherine Ruault, la Responsable aux communications et à la mobilisation du SÉTUE.

Fort de 2500 membres regroupant trois conventions collectives, le SÉTUE n’en est pas à sa première lutte. Se revendiquant du syndicalisme de combat, l’organisation compte trouver des solutions alternatives aux problèmes de violence psychologique. «Les recours judiciaires sont des solutions complexes. La problématique qu’on vit au SÉTUE, c’est que les personnes ne veulent pas s’embarquer dans ces recours-là, croit Katherine Ruault. L’ombudsman de l’UQAM a publié un avis, l’an passé, sur le fait que des relations entre les étudiants de cycle supérieur et leur directeur de recherche était particulière, même tendancieuse au harcèlement».

Le syndicat possédait déjà un comité de santé et sécurité au travail avant le début de la campagne. Mais celui-ci, jugé peu actif par les délégués, a rapidement été remplacé par le comité Bien-être, santé psychologique et lutte contre le harcèlement. Le nouveau comité est responsable de la diffusion d’informations, mais aussi de créer des lieux collectifs de réflexion pour rejoindre le maximum de personnes concernées possible.

Faire valoir ses droits

Responsable du service de l’éducation au sein du Conseil régional FTQ métropolitain depuis maintenant 7 ans, Hélène Simard connait très bien la loi sur les normes du travail. «Tout tourne autour de l’article 81.18 de la loi», précise-t-elle. Cet article définit le harcèlement psychologique dans les milieux de travail, mais évoque aussi les conduites graves. «La signification du terme conduite hostile a varié beaucoup lors des dernières années. Il est important de suivre les cas de jurisprudence pour être au fait de la loi», ajoute-t-elle.

À savoir si la campagne de mobilisation interne du syndicat s’inscrit dans un contexte où le milieu du travail est de plus en plus affecté par cet enjeu, la conférencière explique ne pas être au courant de cas récent. «Je ne sais pas si les cas sont accrus, je n’ai pas été mis en garde de problèmes inquiétant ces temps-ci», spécifie-t-elle. Selon la commission des normes du travail du Québec, 33 litiges reliés au harcèlement psychologique se sont pourtant retrouvés devant les tribunaux entre 2006 et 2012. La SÉTUE, quant à elle, est bien déterminée à en finir avec le problème. La campagne de mobilisation se poursuivra dans les prochaines assemblées générales, mais aussi avec d’autres ateliers prévus cet hiver. Le thème de cette campagne : comprendre et résister.

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