L’Unerté du Qébc à Mtl

Comme journaliste, c’est toujours un moment excitant. Rien n’est plus réjouissant qu’un scoop, de l’information exclusive, pertinente et d’intérêt public, obtenu par un travail acharné. Si vous saviez les heures qu’on investit dans ce petit bout de papier pour vous offrir une information de qualité. Le tout, bénévolement ou presque. La précieuse information devra subir une palette de vérifications pour espérer sortir au grand jour. Une erreur et notre crédibilité s’effondre.

Malgré toute la fierté qu’on peut en retirer, cette fois, la morosité a, dans la seconde, laissé place à l’excitation. Apprendre que l’UQAM devra réduire son budget, une fois de plus et de plusieurs millions, c’est cet instant de stupeur après avoir perdu pied. La frustration, le déni, l’incompréhension, tout y passe. Cette fois la qualité de l’enseignement n’y réchappera pas. Le manque de fonds empêche déjà l’UQAM de poursuivre son Plan directeur immobilier, mettant l’établissement sens dessus dessous avec un peu d’ESG par-ci et un peu d’ESG par là. Un bordel qui nous aura permis de sauver seulement quelques millions. Ne reste plus qu’à en trouver une vingtaine d’autres et ça ne se trouvera pas en fouillant dans les tablettes de la bibliothèque.

 

Au stade de l’incompréhension, je reste fixé. Ça ne me rentre pas dans le crâne qu’on puisse encore vouloir retirer de l’argent aux universités et aux commissions scolaires. L’éducation, c’est cette armée de polinisateurs qui assurent la survie et la diversité de la flore, elle-même responsable de la créativité animale. Sans elle, le savoir se réduit, l’originalité s’essouffle et, à cœur de colibri, la société s’évanouie dans l’uniformité de sa pensée.

Même en parlant libéral, impossible de les sortir du carré très serré de leurs lignes éditoriales où la rigueur budgétaire obnubile. Vous aurez beau me répéter qu’on est au bord d’un ravin financier, jamais l’éducation ne devrait en subir les frais parce que c’est notre meilleur investissement. Atteindre le point zéro, est-ce que ça vaut un Québec à feu et à sang? Et si, monsieur Couillard, vous arrêtiez d’investir dans les mini-centrales. Et si, monsieur Couillard, vous investissiez dans l’électrification des transports pour relancer l’économie. Et si, monsieur Couillard, vous abdiquiez cette idée saugrenue d’atteindre l’équilibre budgétaire dès l’année prochaine. Vous ne vous ferez pas d’amis à la Chambre de commerce, mais, l’espace d’un instant, vous pourrez vous vanter, non pas d’avoir fait de la petite politique, mais d’avoir pensé plus loin que vos deux mandats.

Frédéric Comeau
Chef de pupitre UQAM

pupitreuqammontrealcampus@gmail.com

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