Chronique d’un retour annoncé

Mardi matin, le métro atteint le quai Berri-UQAM. La queue pour le renouvèlement de la carte OPUS ne cesse de s’étendre. Les bousculades pour atteindre l’air frais sont recommencées et c’est l’heure des retrouvailles. Dans ses idées de grandeur, l’Université a décidé de réinstaller ses portes pivotantes à l’entrée pour la plus grosse journée de l’année. Pendant ces instants d’attente, je me demande si Yves Bolduc trouve que l’UQAM aussi a trop de livres. Être ministre, tel serait mon impression. Avec la Grande Bibliothèque à deux pas de l’Université, pourquoi diable investir dans celle de l’UQAM?

L’agora du Judith-Jasmin s’ouvre devant moi, plus vivante que jamais. Ça me manquait l’UQAM. Les salles de montage, le local décrépi du Montréal Campus et le J-4315 ont pour moi l’effet d’une maison. Il n’y a rien comme le sentiment de rentrer chez soi après quelques mois à l’extérieur du pays.

Une rentrée à l’Université du peuple, c’est prendre pour acquis que t’auras au moins une journée de grève par semestre. Ça forme la jeunesse ou ça crée des voyous, selon les points de vue. Pour dire que le Syndicat des employées et employés de l’UQAM a décidé de lancer le bal cette année. Ça fait deux ans qu’ils s’occupent des cartes étudiantes, qu’ils préparent les menus du jour et qu’ils réparent les mille et un bris de l’Université sans convention collective, la plupart du temps avec sourire aux lèvres.

Sauf que l’UQAM, c’est un peu comme ton grand-oncle. Peu importe ce que tu diras, il a le monopole de la vérité. L’Université fait preuve de bonne volonté, les employés de soutien en demandent trop. Le déficit chronique causé par la mauvaise gestion de l’îlot Voyageur, et donc l’incapacité de la gouvernance uqamienne à indexer les salaires de ses employés, ça n’a rien à voir là-dedans. C’est sans parler des compressions qui planent sur la tête de tous les ministères. Avec ce plan de négociations, l’impasse risque de s’étendre au Syndicat des étudiants employés de l’UQAM et au Syndicat des professeurs l’UQAM, également sans contrat de travail depuis plus d’un an. Une chance que le recteur est à l’écoute de sa communauté.

Hormis les dossiers syndicaux, l’année à venir verra la poursuite de la mobilisation des associations étudiantes contre l’austérité libérale et l’ajout de caméras à l’UQAM. Ras-le-bol a eu son local. Reste à savoir si l’Université compte ou pas ne pas déplacer la date où elle pense peut- être compléter le Plan directeur immobilier. Une année divertissante s’annonce!

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