Entre femmes

Trois organisations féministes ont fait cause commune  le 7 mars pour l’organisation d’une manifestation non-mixte sous le thème du consentement. Pour l’occasion, toutes les personnes s’identifiant comme femmes ont été invitées à venir manifester contre la culture du viol qui se déroulait tout juste avant la Journée internationale de la Femme.

Puisqu’elles prônent l’anarchie, les organisatrices de l’évènement n’ont pas voulu donner leurs noms. Selon Statistique Canada, 92% des victimes infractions sexuelles déclarées à la police seraient des femmes, aussi bien au Québec qu’au Canada. D’après la représentante du Sisterhood Montréal, ces données font craindre le pire pour l’intégrité de la femme. «Les femmes ne devraient pas avoir peur, a-t-elle soutenu. Elles doivent sentir que quand elles disent non, elles se font écouter.» En plus du Sisterhood Montréal, le comité femmes du Collectif libertaire de Montréal et le Collectif Les sorcières ont participé conjointement à l’organisation de la manifestation.

Aux dires des organisatrices, plusieurs cas d’agressions sexuelles à l’égard des femmes par des militants hommes pro-féministes ont été rapportés dans la dernière année. Ce constat paradoxal a poussé les trois organisations à exclure les hommes de la manifestation contre la culture du viol. «La non-mixité permet aux femmes de se rassembler entre elles sans l’oppression d’hommes, a tranché la représentante du Sisterhood. Elles peuvent parler librement, exprimer leur frustration sans qu’il y ait de patriarcat.» Pour la manifestation, toute personne qui se considérait comme femmes, sans bénéficier des privilèges d’hommes était acceptée, dans le but d’inclure les transgenres.

Pour les manifestantes, le choix de la non-mixité rendait le message plus puissant. «Je comprends symboliquement à quoi ça sert, affirme Émilie Beaudouin, une manifestante sur place. L’aspect féminin est par définition inclusif, donc c’est un peu paradoxal. Mais quand on parle de viol, de violence généralisée envers la femme, le symbole d’une manifestation non-mixte est très parlant.» Pour les organisatrices, la non-mixité de la manifestation est aussi un gage de sécurité pour les femmes au sein de l’événement. L’exclusion des hommes à cette manifestation permet de «créer un espace sécuritaire et d’avoir un rapport de force face à la culture du viol» ont-elles écrit dans les prospectus distribués à la foule.

Près de 150 participantes ont été de la partie. Selon la responsable du Sisterhood Montreal, la collaboration entre les trois collectifs organisateurs a fait en sorte de mobiliser plus de femmes. «Chaque collectif a différents moyens d’action et d’organisation a-t-elle expliqué. Ça nous a permis de rejoindre plus de femmes.» Le Sisterhood Montreal a lancé son premier webzine après la manifestation. Les hommes et femmes militants étaient les bienvenus à cet événement.

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