J’écoute donc je suis

Tous les médias en parlent. Le buzz a touché l’école, la maison, le boulot et sûrement même le dodo. À l’heure des élections et des disparitions d’avion, j’entends bien plus parler dans les corridors de la nouvelle saison de House of Cards que de politique appliquée. Non, je ne vais pas déblatérer sur la série de l’heure sur Netflix, mais plutôt de ce qui la rend si addictive: elle nous est donnée toute cuite dans le bec.

Netflix est devenu le commanditaire officiel de nos nuits blanches. Plus d’attente interminable ni de téléchargement illégal, tout est là! On en vient presqu’à chercher la petite clause trompeuse écrite en taille 2 dans le contrat d’abonnement. Eh non, même plus besoin de paperasse, l’ordinateur est le seul critère requis. Pas trop compliqué, même pour les deux de pique en informatique. Avec un seul portable, on en vient à oublier le monde pour une, deux ou même trois heures par jour. Tout donner, maintenant, tout le temps, est-ce vraiment une bonne idée? Oui, disent les mordus de Kevin Spacey. Peut-être moins avancent les spécialistes.

Une étude publiée par l’institut Harris Interactive a recensé l’effet de gueule de bois que l’écoute des séries en chaîne, phénomène appelé binge watching, ont sur notre système. Sentiment de culpabilité, stress, manque de sommeil, rien de bien surprenant quand on s’enfile trois épisodes d’une heure de Game of Thrones en une soirée.

Pourtant, je ne changerais en rien cette nouvelle méthode de consommation de télévision. Je n’en veux même pas aux plateformes numériques d’avoir réduit ma vie sociale à néant. Après tout, Netflix est comme l’alcool : c’est à consommer avec modération. On ne peut que se blâmer soi même si on est incapable de fermer notre écran le temps d’une dissertation.

Voilà maintenant au tour du Québec de sauter dans l’arène. Comme Hugo Dumas l’a mentionné dans l’article de notre journaliste, C’est le début d’un temps nouveau, il nous manque une série du calibre de nos confrères américains pour trouver preneur à une formule payante. On a déjà iIlico, un service payant et Tou.tv, offert gratuitement. Chaque service a ses avantages et ses inconvénients, sans toutefois avoir mis le doigt sur la formule gagnante. Les deux services manquent cruellement de matériel original pour concurrencer avec notre rival américain. Et quand je dis original, j’insinue aussi de qualité, on s’entend. On devrait penser à une alliance entre Tou.tv et Illico sur demande. David s’allie avec Goliath, une révolution télévisuelle entièrement made in Quebec.

Marion Bérubé

Chef de section Culture

Culture.campus@uqam.ca

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