L’ESG et l’UQAM divorcent

L’UQAM pourrait bientôt changer de visage. Ce qu’on connaît aujourd’hui comme l’École des sciences de la gestion (ESG) pourrait bientôt faire bande à part et se détacher de l’Université du peuple.

L’ESG cherche à modifier son rapport de force avec l’UQAM et rapatrier des pouvoirs. Le premier pas dans cette direction a été fait par la présentation du Plan de développement stratégique 2013-2018. Les membres de l’Association étudiante de l’École des sciences de la gestion (AEESG) ont entériné en Assemblée Générale les vingt-sept recommandations d’un mémoire produit par leur exécutif.

Adopté en novembre dernier par l’administration, le Plan de développement stratégique 2013-2018 est un résumé des grandes tendances stratégiques prises par le nouveau doyen, Stéphane Pallage, et ses collaborateurs. Les principales orientations du document visent surtout l’amélioration de l’offre de programmes, le développement des pôles d’excellence en recherche et la mise en oeuvre d’une campagne majeure de financement encore indéterminée, en collaboration avec la Fondation de l’UQAM.

Stéphane Pallage est convaincu qu’un tel plan aidera tous les partis concernés dans cette affaire. «Je suis convaincu qu’une ESG plus forte rendra l’UQAM plus forte», certifie le doyen. Il nomme l’autonomie salariale comme point majeur du Plan. L’ancien enseignant en sciences économiques chiffre la marge de manoeuvre budgétaire à 300 000$ sur les 100 millions  du budget annuel de l’École.  «Nous ne sommes pas capables de déterminer ce que nous pouvons faire, car c’est l’UQAM qui contrôle les finances, déplore-t-il. Nous voudrions organiser des compétitions académiques, mais pour l’instant, nous n’avons pas l’argent.»

L’AEESG contre-attaque

En réponse au Plan de développement stratégique, l’exécutif de l’AEESG a décidé d’écrire un mémoire avec 27 recommandations pour l’administration. En ce qui concerne l’autonomie, l’exécutif veut que l’ESG consulte les étudiants avant de prendre des décisions importantes. «On ne veut pas que l’administration profite de la situation pour demander à nos membres plus d’argent», tranche-t-elle.

La place de l’anglais dans les programmes de l’ESG est une problématique très importante pour l’AEESG. «On veut conserver notre identité francophone, donc on ne veut pas de programme entièrement en anglais pour attirer un certain type d’étudiants, affirme Marie-Pier Poulin Breton. La qualité des cours en anglais laisse sérieusement à désirer dans les programmes. On voudrait une amélioration de cet aspect et des cours mieux adaptés à la réalité du marché.»

Le principal débat en assemblée a concerné les créneaux d’excellence, subventions gouvernementales envers certains secteurs de recherche, mis en place par l’ESG. «C’est une attaque contre la liberté universitaire, il ne faut pas se laisser menotter par le gouvernement», a décrié Louis-Philippe Véronneau, étudiant en sciences économiques.  L’exécutif s’est dit en faveur de ces subventions, tant qu’elles ne nuisaient pas à la diversité de la recherche. Ce point a finalement été adopté en assemblée générale par un vote serré.

Le doyen de l’UQAM veut rassurer les étudiants inquiets par la situation. «J’aime mieux parler de réorganisation plutôt que de séparation», précise-t-il. Des négociations avec l’UQAM seront à l’ordre du jour, pour discuter de la péréquation et des autres enjeux financiers présentés dans le Plan avant de le mettre en application.

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