À la recherche d’un consensus

Alors que la direction de l’UQAM s’apprête à consulter les différentes instances académiques par rapport à l’avenir des programmes de cycles supérieurs, le consensus recherché par le rectorat est encore loin.

Au cours de l’hiver, la direction de l’Université consultera sa communauté via la Commission des études afin de discuter de l’avenir des cycles supérieurs. Le processus n’a pas encore commencé, mais les différents groupes de l’UQAM – associations étudiantes, syndicats et unités administratives – font déjà valoir leur désaccord par rapport aux thèmes sur lesquels on propose de les consulter. Ils demandent une préconsultation qui leur permettrait d’ajouter de nouvelles pistes de réflexion.

C’est dans l’optique d’attirer davantage d’étudiants dans ses programmes de cycles supérieurs que l’UQAM entame une réflexion dont les résultats se retrouveront dans le Plan stratégique 2014 – 2019. Pour ce faire, la direction de l’UQAM avait présenté trois thèmes pour la consultation de la Commission des études en septembre dernier. Au menu; les objectifs et visées de la formation aux cycles supérieurs, l’encadrement des étudiants dans les programmes de recherche et les compétences connexes et extérieures aux programmes acquises lors de la formation. Des thèmes qui n’ont pas fait l’unanimité au sein des membres de la Commission. «Ils sont arrivés avec un modèle de consultation qui ne nous a pas plu. Nous avons donc demandé une préconsultation pour ajouter des thèmes parce que nous trouvions que ceux présentés ne permettaient pas une réflexion assez profonde sur l’avenir des cycles supérieurs», rapporte une des représentantes étudiantes à la Commission des études de l’UQAM, Audréanne St-Martin.

La préconsultation, approuvée par la direction de la Commission des études et présentement en cours, offre la chance aux différents groupes de l’UQAM de suggérer de nouveaux thèmes à aborder lors de la consultation et la forme que celle-ci devrait prendre. Ils peuvent faire parvenir leurs suggestions par la voie d’un questionnaire en ligne jusqu’au 13 janvier prochain.

«Je veux faire différent, je veux qu’il y ait une période d’échanges et de débats pour permettre à la communauté dans son entièreté de s’exprimer sur les valeurs de l’UQAM», avait fait valoir le recteur, Robert Proulx dans une entrevue accordée au Montréal Campus le 7 novembre dernier. «Le processus doit être tel qu’il permette à la communauté de proposer des orientations», avait-il précisé.

Pour le vice-président aux Affaires académiques de premier cycle de l’Association étudiante de l’École des sciences de la gestion (AEESG) et commissaire étudiant à la Commission des études, Marc-Antoire Lapierre, cette consultation est l’occasion d’échanger entre associations étudiantes. «Notre but, c’est de marcher main dans la main avec les autres associations facultaires, syndicats de professeurs et associations départementales pour donner plus de poids aux thèmes qui doivent être abordés en consultation», explique-t-il. Selon lui, certains points dont celui du financement universitaire et de la recherche, qui sera proposé en préconsultation par l’Association facultaire des étudiants en Arts (AFEA), pourraient donc recevoir l’appui des différentes unités académiques de par leur importance pour l’ensemble de la communauté uqamienne.

Des positions divergentes

La création de maîtrises professionnelles et de programmes courts exempts de recherche est un sujet particulièrement sensible pour certains membres de la Commission des études, qui ont exprimé leur désaccord dans un article publié le mois dernier dans le journal étudiant Union Libre. «En tant que commissaire, il y a de nombreux points avec lesquels je suis en accord dans les thèmes que souhaite aborder l’AFEA, affirme Marc-André Lapierre. Sauf que de la façon dont certains points sont énoncés n’est pas appropriée pour les étudiants de l’École des sciences de la gestion (ESG) qui n’ont pas nécessairement des intérêts envers ces enjeux.» Selon Marc-Antoine Lapierre, les étudiants de l’ESG sont particulièrement concernés par la création de programmes axés sur le développement professionnel, une position qui ne trouve pas d’écho chez les membres de l’AFEA, qui se sont exprimés en défaveur du développement de ces programmes. Le membre exécutant de l’AEESG ajoute aussi que l’Association souhaite écrire un mémoire conjoint avec ses associations étudiantes membres afin de la présenter à la préconsultation.

Un délai court

La Commission des études de l’UQAM a alloué aux différents acteurs trois mois pour cette préconsultation, un délai jugé trop court par Audréanne St-Martin. «Les dates du calendrier sont trop serrées pour que toutes les unités académiques, associations étudiantes et syndicats de professeurs aient le temps de tenir un débat et de se positionner dans un contexte de fin de session», déplore-t-elle. L’étudiante se questionne aussi quant au flou qui persiste concernant la suite des choses. «Peut-être pourra-t-on suggérer d’autres thèmes après la préconsultation? On ne le sait pas encore puisque nous sommes aussi questionnés sur la forme que prendra celle-ci.»

Au moment de publier cet article, les vice-recteurs siégeant à la Commission des études, Diane Demers et René Côté, n’étaient toujours pas disponibles pour répondre aux questions du Montréal Campus.

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