L’alchimie des mots avec Klô Pelgag

Klô Pelgag a présenté à guichets fermés lundi soir au Lion d’Or la première de L’alchimie des monstres dans le cadre de Coup de coeur francophone. Quelques minutes avant de monter sur scène, l’artiste a répondu aux questions de notre journaliste.

Montréal Campus: Une première mise en scène par Dave St-Pierre; comment vous êtes-vous rencontré?

Klo Pelgag: Je pense que ça fait deux ans, en tout cas ça fait longtemps. Il y a des gens qui nous avaient obligés à tourner un vidéoclip pour faire la promo d’un spectacle, donc on a fait une vidéo bizarre, puis Dave l’a vu et il a trouvé ça bon finalement. Il m’a écrit et il m’a dit que si je me cherchais quelqu’un pour une mise en scène, collaborer ou pour un clip, que je l’appelle. Donc quand est venu le temps de la mise en scène, j’ai pensé à lui. J’aime beaucoup ce qu’il fait et j’étais bien contente. Je suis habitué de trouver, lancer et développer mes idées toute seule; j’ai un peu une distance avec moi-même. Là ça me fait une autre personne avec qui brainstormer, parce que lui, il lance plein d’idées, il choisit ce qui est bon et décide de le pousser plus loin. Ça me fait du bien d’avoir quelqu’un qui pense un peu comme moi et qui aussi, m’encadre.

Montréal Campus: Avec des paroles aussi imagées et une musique aussi riche, comment se déroule le processus de création?

Klô Pelgag: J’ai écrit la plupart des chansons à Rivière-Ouelle, chez ma mère. Je vais là parce que ça me libère la tête et parce que je peux jouer la nuit fort sur le piano, chose que je ne peux pas faire à Montréal. Je fais la musique et les paroles en même temps. J’entre dans une bulle, je joue du piano puis un moment donné il y a un truc qui reste, puis je commence à écrire une première idée. Souvent je le fais d’un bout à l’autre, mais ça arrive aussi que le processus soit différent aussi, par exemple avec Rayon X. J’ai voulu faire une chanson après avoir regardé un documentaire sur Marie Curie. Je trouvais ça tellement beau voir le laboratoire et tout, j’ai eu envie de décrire ça. J’ai pris un vocabulaire un peu scientifique d’objets, puis j’ai fait une chanson un peu conceptuelle avec un mélange de grivois, de relations, de religion et de Star Wars. C’est  un trip que je me suis permis.

Montréal Campus: Dans plusieurs de tes chansons, on y retrouve des métaphores médicales. Qu’est-ce que cela signifie pour toi?

Klô Pelgag: Je pense que j’ai une fixation sur le corps et les maladies. À une époque, j’ai eu un ami qui était médecin, je lui disais de m’envoyer des noms de maladies drôles, mais il ne m’en a jamais envoyé, ce n’est pas le genre de choses qu’il regarde. Ensuite j’ai lu sur plein de sujets, j’ai découvert la potomanie; comme quelqu’un qui boit plein d’eau et qui meurt parce qu’il ne peut plus s’arrêter. Je trouve que la nature est tellement plus imaginative que l’humain dans le fond. J’ai souvent tendance à démembrer, jouer avec le corps, parce que je trouve que c’est très direct comme sujet; ça peut atteindre tout le monde.

Montréal Campus: Tu parlais en entrevue de l’influence de Boris Vian, qu’est-ce que L’écume des jours a réveillé en toi?

Klô Pelgag: En fait c’est en secondaire trois ou quatre, le professeur nous a fait lire ça. Je lisais par moi-même sauf qu’à la fin d’un livre, c’était plus de la distraction pour moi. Ça ne m’enrichissait pas tellement intellectuellement et je n’avais pas de conversation avec le livre. Quand j’ai lu ça, j’ai découvert un deuxième degré, une perception propre à lui, à toutes les couches qui peuvent se superposer dans un roman qui amènent à réfléchir. Au secondaire je trouvais ça plate, je me disais que je n’étais pas à ma place sur la terre. Je trouve que l’art n’est pas assez valorisé quand on est jeune, tu penses toujours que l’intelligence c’est les mathématiques, alors qu’il y a différentes sortes d’intelligences.

Montréal Campus: Qu’est-ce que tu dis aux gens qui ne te connaissent pas?

Klô Pelgag: Venez à mon spectacle et détestez ou adorez. Je pense que c’est le genre de show que tu peux vraiment triper et embarquer, mais ça demande quand même une implication. Si tu veux juste être passif dans un fauteuil devant la télé, ce n’est peut-être pas le genre de spectacle à voir.

crédit photo: Facebook

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