Rêver l’UQAM

Avertissement: dans les prochaines semaines, nous allons aborder le Plan stratégique de l’UQAM. On va mettre sur la table des idées et des projets qui établiront les valeurs de l’Université et qui lui dicteront ses grandes orientations idéologiques pour les cinq prochaines années. On va jaser cycles supérieurs, recherche, internationalisation, coopération, alouette. Bref, rien de simple.

Les directions de départements auront leur mot à dire. Les profs, les employés et les chargés de cours, aussi. Quelques étudiants impliqués au sein de l’établissement et au fait des enjeux de l’enseignement supérieur au Québec seront certainement de la partie. L’étudiant moyen, lui, risque plutôt d’être accablé par la fin de session, enchaînant les cafés quelque part dans les confins du pavillon A. Le Plan stratégique, ça ne lui dit rien. Il a bien vu un courriel passer, mais «des idées, des projets et des priorités pour l’UQAM de demain», ça ne sonnait pas trop sexy à ses oreilles.

À l’UQAM comme dans la vie, ce n’est pas tout le monde qui s’intéresse à la politique et à la démocratie au même niveau, et c’est normal. Plusieurs d’entre nous sommes davantage concernés par l’obtention d’un diplôme que par les valeurs qui régissent les actions de notre université. Reste que l’étudiant moyen a lui aussi des besoins, des idées et des projets pour son université. Rêver l’UQAM, ça ne se limite pas aux grandes questions d’accessibilité et de marchandisation de l’éducation, non! C’est pourquoi j’ai demandé à un groupe d’experts (le reste de l’équipe de rédaction) de penser à des projets (pertinents ou pas) pour notre université. Pas de restriction budgétaire (ha!), aucune contrainte, the sky is the limit. En voici quelques-uns qu’ils avaient à proposer.

  • Des ascenseurs qui fonctionnent avec des détecteurs de mouvements. Parce que tant qu’à risquer sa vie, autant ne pas nous faire attendre.
  • La prolongation du sous-terrain entre le DE et le V. Parce que nous, on aimerait pouvoir garder nos petits souliers d’intérieur, en hiver.
  • Des murales partout. Parce que la déprime est déjà assez répandue comme ça et que le plancher brun et les murs de béton, ça aide pas.
  • Une cuisine populaire supportée par l’Université. Parce que les bénévoles du Ras-le-bol font un bon travail, mais que l’Université du peuple sans soupe populaire, c’est pas assez populaire à notre goût.
  • La démocratisation des prises de courant. Parce que la batterie d’un Mac a ses limites quand on est contraint à travailler sur une table du pavillon J.
  • Un WiFi qui marche partout, tout le temps. Parce que nous sommes au 21e siècle.
  • Des professeurs et des chargés de cours élus pour donner certains cours. Parce que des fois, vaut mieux savoir se retirer.

Entendons-nous. Ces idées ne sont pas du registre de celles qui seront abordées avec le recteur (quoique celle du WiFi ne soit pas mauvaise). Il y a cinq ans, six associations étudiantes et deux associations modulaires avaient envoyé des avis au recteur. Je trouverais surprenant qu’un nombre important d’étudiants prenne part, de façon individuelle, à ces échanges. Le questionnaire en ligne demande, ma foi, une réflexion poussée sur les valeurs de l’UQAM. Je fais confiance aux associations étudiantes, ici, pour inciter leurs membres à prendre part au débat. Parce qu’on a bien le droit de rêver.

Camille Carpentier

Chef de pupitre UQAM

uqam.campus@uqam.ca 

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *