Guillaume Arsenault: entre Bonaventure et le Mexique

Le Gaspésien Guillaume Arsenault était de passage hier soir au Verre Bouteille dans le cadre du 27e Coup de cœur francophone. Il a lancé en septembre dernier son quatrième album studio, Oasis Station-Service. Le Montréal Campus s’est entretenu avec lui quelques minutes avant le début de son spectacle, dans sa loge au sous-sol, pour discuter de sa musique et de ses nombreux projets.

Montréal Campus: Qu’est-ce que ça signifie pour toi le Coup de Coeur francophone?

Guillaume Arsenault: C’est sûr que ça donne une certaine visibilité. C’est pour ça qu’on fait un aller-retour comme ça : hier j’étais à Bonaventure, dans mon village en Gaspésie et on repart demain. Ça donne une visibilité que l’on n’a pas dans d’autres moments de l’année.

MC: D’où tires-tu ce style musical très typé, ce mélange de western spaghetti avec de l’électro ? Est-ce que le tour de l’Amérique du Nord que t’as fait plus tôt dans ta carrière a eu quelque chose à voir là-dedans?

GA: Ça fait partie de cet amour que j’ai pour cette musique-là. Parce qu’en plus d’avoir des visions cinématographiques lorsqu’on entend ce style de musique – on a tous des références –, moi j’ai eu la chance de les vivre aussi, en faisant de l’autostop.

Je suis parti autour de 18 ans, et ça a été mon passage à l’âge adulte. Je me suis rendu jusqu’au Mexique. J’ai fait un long voyage avec trois jeunes, dans une vieille Westfalia 67, pas de permis de conduire, pas assuré. Celle qui était la propriétaire, sa mère était en prison, son père était mort d’une overdose, il y avait un autre gars qui était skinhead. Quand ils me demandaient ce qui m’était arrivé à moi, je leur disais que je venais juste découvrir ma maison! J’étais du style bas-de-laine dans des sandales à l’époque.

En même temps c’est ça, ç’a été une rencontre avec la réalité, le langage, l’Amérique. J’ai beaucoup aimé Memphis, très riche musicalement et historiquement.

MC : Tu as reçu beaucoup de prix; Les honneurs du Festival de la Chanson de Petite-Vallée, le Prix coup de pouce du Festival Vue sur la relève, finaliste à Ma Première Place des Arts, pour ne nommer que ceux-là. Quel genre de support ça donne, outre l’aspect financier ?

GA : Les prix font que tu as un certain filtre quand tu veux faire des demandes de bourses, ou peut-être pour atteindre un certain but. Le Festival de la chanson de Petite-Vallée, c’est plus une école, où tu rencontres des amis, des partenaires de travail qui sont éclairagistes, des sonorisateurs, des metteurs en scène, des musiciens. Puis c’est aussi pour apprendre le métier.

La première année après Petite-Vallée j’ai été choisi pour faire une tournée en France avec Laurence Jalbert et Nelson Minville. Alors c’est vraiment d’apprendre comment ça fonctionne en tournée avec un band, les techniciens, quelle est cette dynamique-là. J’ai appris beaucoup en entendant les anecdotes de tournée de Laurence et Nelson!

MC : Tu fais partie de la COOP des Faux Monnayeurs. Peux-tu nous expliquer de quoi il s’agit?

GA : C’est la première coopérative officielle de musiciens. Il y avait à l’époque le Tamanoir avec les Rêves du diable qui opérait en tant que coopérative mais sans jamais en être une officielle.

La coopérative des Faux Monnayeurs était d’abord le groupe de Thomas Jensen (Thomas Jensen et les Faux Monnayeurs), qui ont permis par la suite d’offrir ce service d’agence et de gérance pour les artistes. C’est devenu notre entreprise, on s’entraide.

MC : Qu’est-ce qui s’en vient pour Guillaume Arsenault en cette fin 2013 et ce début 2014.

GA : Je vais faire la musique avec Jacques Laroche, qui est metteur en scène pour une pièce de théâtre, Réal à Montréal, une adaptation d’un dessin-animé suédois ou norvégien.

Je viens aussi de terminer la musique d’un documentaire qui va passer à Télé-Québec en début décembre.

Je m’apprête à faire une tournée des écoles secondaires pour la valorisation de la formation professionnelle et technique avec une espèce de pièce de théâtre chanson. Je donne aussi des ateliers d’écriture de chansons.

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