Pas de perdants

Rush incarne tout ce que l’industrie du cinéma d’Hollywood a de mieux à offrir malgré la multiplicité de ses ratés. Des scènes d’action spectaculaires qui génèrent une bonne dose d’adrénaline aux téléspectateurs, un scénario rempli de rebondissements imprévisibles et des performances d’acteurs dignes des légendes humaines qu’ils incarnent, dont le jeune Daniel Brühl, ici au sommet de son art.

L’acteur d’origine hispano-allemande avait attiré l’attention dans Inglourious basterds de Quentin Tarantino, dans lequel il interprétait un soldat nazi tombant amoureux d’une jeune Française propriétaire d’un cinéma. Il gravit les échelons en incarnant le fascinant Niki Lauda, dans une histoire de rivalité sportive de haute voltige, où le drame et l’action s’unissent pour former un grand accomplissement.

Depuis leur première rencontre en 1975, les deux célèbres coureurs de piste de formule 1 James Hunt et Niki Lauda se méprisent mutuellement. Jusqu’au jour où un grave accident survient, durant le célèbre grand prix d’Allemagne. Une rivalité mythique naîtra, caractérisée par le respect que vont se vouer deux hommes extraordinaires, à une époque où la mort guette les coureurs à chaque coin de piste.

Le récit est servi par une impressionnante et rigoureuse reconstitution d’époque. Ajoutez à cela quelques courses filmées à la perfection par le cinéaste Ron Howard, dont la réalisation marque une première incursion dans le milieu des drames sportifs. Ce dernier n’a rien à envier aux scènes d’actions spectaculairement irréalistes des regrettables Fast and furious. Il faut dire qu’il avait aussi à sa disposition deux captivantes complexités psychologiques, gracieuseté du scénariste Peter Morgan.

D’un côté, il y a James Hunt (crédible Chris Hemsworth), un homme qui cache ses angoisses et sa nervosité derrière ses allures de playboy et d’attitude de bon vivant. Le succès de cette tête brulée, très représentatif d’une époque qui ne reconnait pas la gravité du danger, provient essentiellement de son instinct inné. Et de l’autre, il y a Niki Lauda, méthodique et très froid, mais néanmoins touchant par sa manière authentique d’extérioriser ses émotions. Il fut aussi l’un des premiers à remettre en question la sécurité précaire des coureurs. Ce dernier se dégage aussi de la masse en ne recherchant manifestement pas la reconnaissance des autres. En ce sens, la performance de Daniel Brühl n’est pas sans rappeler celle de Tom Hardy dans Warrior de Gavin O’Connor, une interprétation toute aussi inspirée.

Rush, Ron Howard, États-Unis, Allemagne, Grande-Bretagne, 123 minutes.

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