La ligne d’arrivée

Avertissement : J’ai le motton en signant ce dernier éditorial pour Montréal Campus pis j’vais exprimer mes sentiments. Vous serez prévenus.

La dernière année aura été dure en *insérer sacre ici* au point où on aurait pu tout lâcher, tout laisser tomber. On aurait pu se donner la chance de reprendre notre souffle et espérer que la prochaine équipe soit composée de marathoniens, des journalistes-athlètes prêts à sacrifier un nombre incalculable d’heures pour une publication en voie de disparition. On aurait pu se dire que les collaborateurs allaient s’intéresser aux autres journaux ou sites qui bourgeonnent à l’UQAM.

J’aurais pu me câlicer du Campus. Bien franchement, je me serais évitée une trâlée de crises de larmes, d’angoisse, de nuits blanches, d’heures à me retourner dans mon lit, à culpabiliser, à m’en faire pour toute l’équipe, à m’en vouloir. J’aurais pu m’éviter des tâches de gestion pas mal plates (l’administration, c’est pas mon fort). J’aurais pu aller à tous mes cours, avoir des bonnes notes. J’aurais pu terminer mon baccalauréat ce mois-ci.

Vous savez, je me suis impliquée au Campus dès ma première session à l’UQAM. Le journal fêtait son 30e anniversaire cette année-là et l’équipe de rédaction avait lancé l’idée d’avoir 30 articles reliés à chaque nombre. Je me suis empressée de soumettre une quinzaine de synopsis – essaie donc d’avoir des sujets pour chaque chiffre, toé – mais en vain. Le rédacteur en chef avait changé d’idée entretemps.

J’ai couvert une couple d’assemblées générales, des manif-actions, été stagiaire, puis été chef de pupitre web au printemps dernier. À l’UQAM, on n’a pas été de tout repos et c’est tant mieux. Je me souviens de l’atteinte du seuil de déclenchement de la grève, au Judith-Jasmin, alors que j’ai entendu les locaux AFESH-AFESPED-AFEA crier de joie. Je me souviens de m’être dit : «Anyway, ça va durer cinq semaines maximum.»

Le Campus m’a non seulement enseigné mon métier, il m’a enseigné la loyauté, la confiance, le leadership, l’esprit d’équipe, mais surtout la solidarité. Il m’a démontré que je pouvais faire du journalisme intelligent, du journalisme utile. Mais plus que tout, le Campus a laissé sur mon chemin des personnes incroyables qui, je l’espère, resteront des amis.

Les derniers mois ont été, à bien des égards, extrêmement difficiles, mais ô combien gratifiants quand on constate le chemin parcouru. L’équipe n’a pas laissé tomber le Campus cette année parce que le journal nous a tout donné, tout simplement.

Longue vie au Montréal Campus.

***

Que ce soit à l’UQAM, dans le domaine culturel, scientifique, politique ou autre, des dizaines de personnes étaient dignes de mention pour l’édition annuelle «Portraits» du Montréal Campus. Nous avons sélectionné des personnalités qui se sont démarquées dans leur domaine, en insistant non pas sur leurs accomplissements, mais sur leur parcours.

Puisqu’une personne ne se résume pas à ce qu’on peut trouver sur Wikipédia, gageons que vous vous coucherez moins niaiseux ce soir !

Sur ces sages paroles, je tire ma révérence comme dictatrice en chef, mais surtout, je vous souhaite du repos, après les sessions condensées que nous avons connues.

 

Catherine Lévesque

Rédactrice en chef

redacteur.campus@uqam.ca

 

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