Ma belle-mère et l’UQAM, même combat

Ma belle-mère fait son épicerie le vendredi soir. À 21 h, c’est l’heure du bain. Le samedi matin, c’est la coupe d’ongles. Pas moyen de déroger à ses habitudes. Au moindre petit accroc, on en entend parler pendant toute la fin de semaine. On a beau en rire, Bud le chien de ma belle-mère apprécie d’aller faire son petit pipi à 19h12 tous les jours.

Bon.

L’UQAM, aussi, a ses habitudes. Pas mal moins oisives que celles de la belle-mère. L’Université du peuple, elle, a la fâcheuse habitude de «fiascociser» ses projets immobiliers.

Faut-il, encore une fois, rappeler l’existence du bâtiment-dont-il-ne-faut-pas-prononcer-le-nom qui surplombe la rue Berri de son élégance bétonnière?

On croyait que l’UQAM s’était sortie de son marasme immobilier lorsqu’elle a adopté le Plan directeur immobilier (PDI), en 2011, à la suite d’une recommandation du Vérificateur général. Ce plan qui vise à réorganiser l’espace uqamien et à agrandir certains pavillons existants permettrait, à terme, de libérer 15 000 m2. Un plan sobre qui devait permettre à l’UQAM de régler son déficit d’espace et par la même occasion redorer le blason de l’institution.

Voilà que les compressions budgétaires imposées par le gouvernement du Québec aux universités pourraient forcer l’UQAM à repousser l’échéance du PDI. Selon des informations obtenues par le Montréal Campus (voir le texte Le PDI sur la glace), le report du PDI serait l’option préconisée par l’UQAM et par la majorité des membres de la communauté uqamienne pour faire face aux coupures budgétaires.

On peut se réjouir que les coupures n’amputent aucun service aux étudiants, mais on peut s’inquiéter que l’UQAM soit en train de replonger dans l’incertitude quant à ses projets im- mobiliers. À moins de trois ans de l’échéance du PDI, en 2016, bien peu d’étapes ont été complétées. Certaines nouvelles classes ont bel et bien été aménagées dans le pavillon Président Kennedy (PK). La TELUQ a bel et bien déserté l’UQAM, mais le pavillon SU qu’elle occupait est toujours en attente de ses nouveaux occupants. Le déménagement du nouveau locataire, le Département de psychologie, est sur la glace, bien qu’il ait été autorisé par l’administration en juin dernier.

Pour ce qui est de l’installation de l’École des sciences de la gestion dans le DS ou la construction des deux étages supplémentaires au Judith-Jasmin, il faudra résolument attendre. Si les échafauds ont enfin déserté le pavillon V, à l’automne passé, ils n’ont toujours pas colonisé le Judith-Jasmin.

Mais bon, après tout, le dimanche il faut souper à 17h parce qu’à 18h c’est le patin libre et qu’à 20h ma belle-mère écoute Tout le monde en parle. On ne peut pas changer le monde.

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Parlant de monde qu’on ne peut pas changer, le gouvernement et son habitude de nous prendre pour des épais. Le Sommet, sérieux… Un communiqué de presse aurait fait la job!

Étienne Dupuis

Chef de pupitre UQAM

uqam.campus@uqam.ca

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