La gratuité scolaire selon ON

Dans le cadre de la conférence qu’il donnait mercredi midi à l’UQAM dans une salle pleine à craquer, le chef du parti Option nationale Jean-Martin Aussant a pris quelques minutes pour répondre aux questions du Montréal Campus.

Montréal Campus : En tant qu’économiste et chef d’Option nationale, que pensez-vous du budget Marceau?
Jean-Martin Aussant : Ce qui me déçoit de tous les budgets des dernières années, en fait – parce que c’est un budget qui ressemble beaucoup aux derniers mandats, péquistes inclus – c’est qu’il y avait, je pense, plusieurs façons d’aller chercher de l’argent dans le système. Plutôt que d’aller chercher de l’argent «neuf» dans les poches des contribuables en hausse de tarifs, de taxes et d’impôts, on pourrait aller le chercher ailleurs.

M.C. : Vous prônez la gratuité scolaire. Comment serait-il possible de l’obtenir, selon vous?
J.-M. A. : Je pense qu’il y a eu un manque de volonté politique de faire les bons choix et on est allé avec la facilité traditionnelle d’augmenter les impôts.

La simple idée de faire un rapport d’impôt unique au Québec, pour faire exactement comme toutes les autres provinces du Canada, pourrait nous être bénéfique. Nous sommes les seuls à avoir deux rapports d’impôt et ce dédoublement nous coûte 500 millions de dollars par année. Imaginez, cet ajustement seulement couvre la gratuité scolaire et plus même.

Une petite redevance sur les ressources naturelles dès qu’elles sont extraites du sol, non seulement sur le profit, peut faire toute la différence. Seulement ça, c’est peut-être 400 millions de dollars par année de plus, sans enlever un sou dans les poches des contribuables et ce montant couvrirait encore une fois la gratuité scolaire.

M.C. : Est-ce qu’une autre grève étudiante pourrait être un moyen efficace de parvenir à la gratuité scolaire?
J.-M. A. : Je le souhaiterais, mais je crains que non. Je pense qu’une grève ne donne des bons résultats que si l’opinion publique est du côté des grévistes, parce que les gouvernements observent l’opinion publique pour se demander s’ils seront réélus ou non.

Je peux me tromper dans ma lecture, mais l’opinion publique, telle qu’informée par les médias actuels, n’est pas extrêmement en faveur de la gratuité scolaire, pensant que c’est un caprice. Moi, je suis convaincu, et bien d’autres aussi, que c’est un avantage économique. Un avantage social et philosophique aussi – le principe est très beau – mais sur le plan économique, nous n’avons pas les moyens de ne pas nous la payer.
Les gens qui vont à l’école plus longtemps en général, dans un système de gratuité scolaire, font des salaires plus élevés parce qu’ils sont mieux formés et donc, paient plus d’impôts. Ces impôts supplémentaires recueillis par le gouvernement à cause des salaires plus élevés, valent plus que la hausse de frais de scolarité qui a été annulée.

La gratuité scolaire est payante économiquement et fiscalement. Mais ça l’opinion publique ne le sait pas et les médias actuels ne le transmettent pas non plus.

M.C. : Quelles sont vos attentes pour le Sommet sur l’éducation supérieure qui aura lieu en 2013?
J.-M. A. : J’espère qu’il sera bien couvert par les médias et qu’il servira tous ceux qui ont des arguments économiques favorables à la gratuité scolaire. J’espère que le sommet servira de tremplin pour faire avancer le dossier, puisque c’est l’opinion publique qui fera en sorte que le gouvernement écoutera les arguments de la gratuité scolaire.

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