Affrontement à l’horizon

Le fossé qui sépare les associations étudiantes et la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ) n’est pas près de se refermer. C’est le constat qui se fait au terme de la première rencontre préparatoire au sommet sur l’enseignement supérieur éducation qui avait lieu jeudi et vendredi dernier, à l’Université Laval.

Cette première rencontre portait sur la qualité de l’enseignement supérieur. La Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) en a profité pour critiquer le peu de poids qu’ont les étudiants, les enseignants et les employés dans la gestion des universités. «Il est grand temps de retirer du pouvoir à la CREPUQ et d’en redonner à la communauté universitaire», affirme la présidente de la FEUQ, Martine Desjardins. La Fédération propose également la création d’un organisme indépendant qui permettrait d’améliorer la qualité de l’enseignement dans les universités. «On veut mettre de l’avant l’instauration d’une commission d’évaluation des universités qui permettrait d’améliorer la collaboration entre les universités, explique Martine Desjardins. Il suffit de prendre l’exemple du campus de Longueuil de l’Université de Sherbrooke qui est partiellement occupé par l’UQAM. On parle de collaboration alors que l’UQAM paie des sommes énormes pour louer ces locaux. C’est le genre de problème sur lesquels il faut se pencher». Le ministre de l’Enseignement supérieur, Pierre Duchesne, s’est dit ouvert à l’idée d’un organisme de surveillance indépendant. La CREPUQ, elle, n’est pas très favorable à cette idée et met de l’avant l’importance de préserver l’indépendance des universités. Pour la FEUQ, c’est notamment la compétition entre les universités qui mine la qualité de l’enseignement supérieur au Québec. L’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSE) s’inquiète également des critères d’évaluation de la qualité. «Le gouvernement met de l’avant des critères quantitatifs plutôt que qualitatifs pour évaluer la qualité de l’enseignement. Nous pensons que cela va mener à une modification des orientations de l’université, déplore le secrétaire aux finances de l’ASSE, Jérémie-Bédard Wien.»

L’ASSE toujours sur ses gardes
Après plusieurs semaines d’incertitude, la branche la plus militante du mouvement étudiant du printemps dernier a finalement décidé participer à cette première rencontre de préparation. Pour Jérémie Bédard-Wien, c’est un moyen pour l’Association de faire valoir ses positions. «Nous devons mettre de l’avant ces idées et le meilleur moyen c’est en participant au sommet. Nous nous gardons cependant une marge de manœuvre», explique-t-il. L’ASSE se garde le droit de quitter le processus à tout moment si cette dernière le juge que les discussions sont trop orientées par le gouvernement. Du côté de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), on se réjouit de la participation de l’ASSE, mais on espère qu’elle pourra apporter de l’eau au moulin des discussions. Autant l’ASSE que les fédérations demeurent critiques face au processus, mais considèrent celui-ci plus transparent que la rencontre des partenaires de l’éducation de décembre 2010 qui visait à déterminer le montant de la hausse des frais de scolarité universitaires. La FECQ et la FEUQ avaient alors claqué la porte de la rencontre, jugeant qu’elle ne servait qu’à créer un faux consensus autour de l’idée de hausser la facture des étudiants pour refinancer les universités.

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