L’Université slow motion

Les activités de l’UQAM sont en suspens. Tout est long, tout est retardé, tout est fastidieux. Avant, c’était la grève. La peur de la casse. La sécurité parano. Puis, le retour en classe incertain. Un changement de gouvernement. L’annulation de la hausse des frais de scolarité prévue en septembre 2012. Les étudiants qui restent en classe. Fiou.

C’est beau là, la vie uqamienne peut continuer ?

Eh bien non, vous avez oublié les États généraux à la mi-octobre.

Et ensuite ?

La course au rectorat. C’est évident, non ?

Oui, bien sûr. Claude Corbo part. On attend son successeur avant de pouvoir même penser à agir. On s’énerve. Vite, la course aux candidatures ! Robert Proulx, on s’y attendait, c’est un choix safe. Oh, voilà l’ancien président de la CSN Gérald Larose qui retient l’attention des médias.

Il y aura aussi le Sommet sur l’éducation supérieure qui pourrait n’avoir lieu qu’en 2013. Elle devait se tenir dans les 100 premiers jours après l’élection du Parti québécois, mais ça reste à voir…

L’UQAM se fait toute discrète. Malmenée pendant le conflit étudiant, elle avance à petits pas dans l’année scolaire déjà bien entamée. Elle n’ose pas s’engager dans des projets – surtout ceux qui nécessitent de l’argent – de peur d’être critiquée.

Pendant ce temps, l’Université du peuple revit. La file d’attente pour la COOP s’étend jusqu’au pavillon R, les assemblées générales reprennent de plus belle, on élit certains nouveaux représentants. Le Salon G a même commencé à avoir de la compétition, alors que les autres cafés étudiants ont chassé les toiles d’araignées de leurs locaux pour envahir les corridors bruns d’une odeur de café équitable.

La vie continue à l’UQAM. Malgré les réflexions à venir sur l’avenir universitaire, l’institution ne doit pas faillir à ses promesses et ce, même si elles ont été prises avant la grève.

***

«Avec la fin du rectorat de Claude Corbo, nous avons l’opportunité de réunir la communauté dans une réflexion partagée dans le but de guider nos choix, de rétablir le dialogue, de réaliser un idéal inachevé.»

Parlons-en, des États généraux qui ont lieu du 16 au 19 octobre. Quoique romancée, la description de l’événement me donne le goût d’assister aux conférences. Pourquoi? Parce qu’il est effectivement temps d’un bilan à l’UQAM. Claude Corbo a été élu par acclamation, alors que la réputation de l’Université était entachée par le scandale de l’Îlot voyageur. Quoique la bâtisse dérange toujours, nous avons besoin d’un nouveau souffle pour examiner le financement des universités et revoir le rôle d’une institution qui perd des plumes à chaque année. Les États généraux sont une bonne occasion pour, qu’ensemble, les professeurs, chargés de cours et étudiants travaillent à imaginer une meilleure université.

Certaines conférences comme «Bureaucratisation» ou «Les rapports entre sciences et État» me laissent un peu perplexe, mais au final, les sujets abordés s’annoncent prometteurs. Soyez certains, toutefois, que le Montréal Campus sera au rendez-vous lors de la conférence sur la course au rectorat et du Plan directeur immobilier de l’UQAM.

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