Halte-là! La sécurité est là!

Les gardes de sécurité uqamiens sont passés maîtres dans l’art de faire grimper ma pression artérielle. En pleine fin de session, les nerfs à vif, je me suis rendu à l’UQAM aux petites heures, un samedi, pour faire du montage pour un cours de vidéo journalisme.

Pénétrer à l’intérieur de l’enceinte de l’Université après 18h n’est pas une part de gâteau comme disent les Anglais. En fait, l’entrée du pavillon de l’ESG, véritable base de commandement de la sécurité de l’Université le soir, est plus surveillée qu’une douane américaine le 12 septembre 2001. J’exagère… à peine.

Ayant une autorisation en bonne et due forme, j’étais loin de me douter que le chemin vers ma salle de montage serait un véritable périple administratif.
«Excusez-moi, monsieur, votre autorisation ne porte pas le sceau de l’UQAM, je ne peux pas vous ouvrir le local, votre autorisation n’est pas valide».
Désirez-vous le sceau de Sa Majesté la reine aussi? Attendez, je communique avec elle. Diantre, ça fait deux ans que je réserve des salles de montage avec ce genre d’autorisation et personne ne m’a jamais molesté monsieur l’agent, rétorquai-je du tac au tac.
«Je n’ai aucune preuve que c’est n’est pas vous qui a fait imprimer cette autorisation.»
Oui! Oui! Bien joué Sherlock. Je mène une entreprise de fal- sification d’autorisation dans le sous-sol de mon bungalow. M’en va pas faire la révolution au J-3838, m’en va travailler.

Respiration.

En surfant sur le site Internet du Service de la prévention et de la sécurité de l’UQAM, on apprend que sa mission est de «prioriser la personne dans ses relations avec la communauté». Après consultation auprès de ma personne, elle allègue ne pas s’être souvent sentie priorisée dans ses rapports avec les gardiens. On écrit également que le Service de prévention et de sécurité «contribue à l’amélioration des milieux d’étude et de travail.» Ouf… Ils m’enlèvent les mots de la bouche.

Un garde me disait au printemps dernier qu’il y avait beaucoup de roulement dans le personnel de sécurité à l’UQAM. Il me confiait alors que la besogne qu’il avait à accomplir était ingrate et que les gens ne se «garochaient pas aux portes» pour être embauché. Il m’est très facile de comprendre cette réalité. Il me semble, par contre, que les agents devraient avoir un minimum de formation sur différentes notions en- tourant l’Université. La première leçon au programme, pour moi, serait: étudiants et terroristes, comment faire la différence? En tout cas.

Il faut tout de même souligner les bons coups du Service de prévention et de sécurité. Le texte Colocation délicate, nous apprend que la direction du service est très sensible à la réalité des sans-abris. Elle est bien consciente qu’elle doit cohabiter avec ces nomades de la rue. On peut lire également que les agents de sécurité ont reçu, en 2010, une formation de la part du coordonnateur de la Maison du Père, refuge pour personnes itinérantes, afin de les aider à mieux comprendre cette réalité. Ce genre d’initiatives, salutaires, devrait être répété et être élargi aux étudiants, car de nombreux préjugés persistent dans la communauté uqamienne. Si j’approuve la politique de l’UQAM d’accepter la présence des itinérants qui ne dérange pas à l’intérieur de son enceinte, je condamne les bâtons qu’elle met dans les roues de ses propres étudiants qui souhaitent seulement étudier.
Comme dirait Carole : «Fak en gros, la sécurité à l’UQAM, Wo!»

Étienne Dupuis
Chef de pupitre UQAM
uqam.campus@uqam.ca

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