Ce qui restera du printemps

Difficile de faire une critique éclairée de quelque chose qui nous touche aussi directement que les évènements du printemps dernier. Pour être honnête, il est évident que Printemps spécial est un livre que l’on aborde principalement pour le sujet, par curiosité, en se demandant ce que la lutte étudiante a pu amener comme contribution à la littérature québécoise. La forme, le lyrisme et l’ironie passent un peu au second plan puisqu’il est assez facile d’être vendu d’avance.

Par contre, indéniablement, le recueil de fictions Printemps spécial est un livre touchant, sans prétention, dont le ton confère un charme mélancolique aux mois passés. La collaboration de douze auteurs différents renforce le caractère humain et éclectique du livre. Certaines nouvelles ont un style un peu chaotique, plus difficile à suivre, mais cela est justement à l’image des sentiments qui ont gagné nombre d’entre nous. Ainsi, par un étrange tour de force, les textes moins bien ficelés viennent renforcer cette drôle d’affection que l’on porte à ces histoires sensibles et vraies.

Si ce n’est pas un livre de dénonciation, celle-ci se fait tout de même naturellement. Et c’est justement ce qui fait de Printemps spécial un livre intemporel, au sens où il réussit à capturer des moments d’instantanéités à travers des perspectives très variées.

Ce n’est pas qu’une lecture pour étudiant contestataire. Pas besoin d’avoir été le manifestant le plus impliqué, ou même à la limite d’avoir appuyé en tout ou en partie le mouvement étudiant pour s’identifier aux personnages des récits.

Printemps spécial est une lecture très peu bouleversante, contrairement aux derniers mois.

Printemps spécial, auteurs variés, Éditions Héliotrope, 2012

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