À la conquête de Mars et d’Avril

Mars et Avril, réalisé par Martin Villeneuve, est l’adaptation de deux photos romans du même nom, publiés par Sid Lee et la Pastèque. Premier film québécois de science-fiction, il se déroule dans un Montréal futuriste, alors que l’Homme s’apprête à faire la conquête de la planète Mars.

Il met en scène Jacob Obus (Jacques Languirand), musicien d’expérience bien connu, qui joue ses pièces à l’aide d’instruments aux formes féminines. Ceux-ci sont conçus par son ami Arthur (Paul Ahmarani). Les deux hommes vont tomber amoureux d’une jeune photographe du nom d’Avril (Caroline Dhavernas). Le musicien septuagénaire se dévoile à travers cet amour, alors qu’il va même la suivre jusque sur la Planète rouge. Le père d’Arthur, Eugène Spaak (Robert Lepage), cosmologue et inventeur, l’aidera à y arriver.

Cette première expérience cinématographique québécoise en matière de science-fiction est très réussie sur le plan technique. Les costumes et accessoires demeurent très recherchés et originaux. À cet effet, la production a d’ailleurs eu droit à la collaboration du Cirque du Soleil pour la création des magnifiques instruments de musiques nécessaires au film.

Les lieux sont un habile mélange du Montréal d’aujourd’hui et de celui du futur. Chapeau, par exemple, à la reconversion de la Biosphère en bar branché du futur. Pensons aussi au Vieux-Port de Montréal où la station Champ-de-Mars devient désormais un poste de téléportation. Les différents effets spéciaux sont particulièrement bien faits, que ce soient les scènes dans l’espace, celles de téléportation ou encore les projections des visages de certains personnages. Le tout est ficelé avec une habile réalisation et une trame sonore toute en douceur, composée par Benoît Charest. Soulignons également la solide distribution.

Par contre, le bât blesse au plan narratif, où, malgré une histoire d’amour, on ne réussit pas à susciter beaucoup d’intérêt auprès du spectateur. Certes d’une poésie exacerbée, les enjeux narratifs se révèlent finalement minimes, autant dans le triangle amoureux qu’au niveau de la conquête spatiale, car dans les deux cas, aucune compétition ne se présente. Ce qui a pour effet d’endiguer toute possibilité d’intrigue intéressante. Peu satisfait, on en ressort donc avec une vague impression de vide.

Reste qu’il s’agit d’une production intéressante. À voir pour son caractère novateur et pour ses réussites au niveau visuel et technique. Il faut admettre cependant que ce n’était pas le scénario du siècle.

Mars et Avril de Martin Villeneuve (Québec)
121 minutes
En salles le 12 octobre

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