Début d’entente entre les acteurs universitaires

Les acteurs de l’université québécoise se sont réunis à l’occasion du Sommet de la Fédération québécoise des professeurs et professeures d’université (FQPPU), tenu à l’Hôtel du Gouverneur le 25 octobre dernier. Malgré des désaccords tangibles, une volonté de collaboration semble se mettre lentement en branle entre les partis.

Prélude au Sommet de l’éducation du gouvernement Marois, la rencontre de la FQPPU a réuni recteurs, représentants étudiants et syndicaux ainsi que quelques sommités en matière d’économie et d’éducation. Ceux-ci ont échangé sur les enjeux qui guettent l’université québécoise, particulièrement le sous-financement et la forte présence du privé dans la gouvernance universitaire.

Professeur émérite et ancien membre de la commission Parent, Guy Rocher a tenu à céder la place aux interlocuteurs souvent restés dans l’ombre. «J’ai tout mon respect pour la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ), mais elle n’est pas la seule à parler au nom des universités.» Écartée des négociations lors du conflit du printemps dernier, la FQPPU souhaite être reconnue à titre de partie prenante du dialogue.

Les représentants syndicaux ont dénoncé le désengagement de l’État et le «fétichisme du secteur privé», explique Gabriel Danis, de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ). «Le modèle de l’entreprise a sans doute trop influencé l’université», reconnaît Michel Gervais, ancien président de la CREPUQ. Alors que la question du financement était sur la table, c’est la mission démocratique des universités qui a soulevé les passions. Au-delà de la hausse des frais de scolarité, ce sont deux paradigmes qui s’affrontent. «Le privé administre mieux que le public, c’est une affirmation répandue comme si c’était une vérité», affirme pour sa part Guy Rocher.

La survalorisation de la recherche au détriment de l’enseignement a été abordée de manière récurrente. Une apparence de consensus semble se former sur l’importance de faire de l’université un lieu d’épanouissement de la vie intellectuelle, poursuit Guy Rocher. Les intérêts privés généralement associés à la recherche divisent toutefois encore clairement les protagonistes.

Denise Boucher, de la Centrale des syndicats nationaux (CSN), a de son côté soulevé le point central du sous-financement. Il faut établir s’il relève véritablement d’un déficit dans les coffres universitaires ou plutôt d’un manque de fonds afin de demeurer concurrentiel vis-à-vis des autres universités, selon elle.

«La gouvernance des universités doit avant tout intéresser les universitaires eux-mêmes», a plaidé Armande Saint-Jean, professeure titulaire à l’Université de Sherbrooke. L’autonomie des universités est essentielle, à condition que celles-ci assurent une autogestion rigoureuse et disciplinée.

L’appel à des États généraux ne semble pas non plus faire l’unanimité. S’il est vu par les syndicats comme une nécessité, les parties patronales y voient plutôt une prolongation du dialogue amorcé par le sommet de la FQPPU.

Crédit photo: Pascal Dumont

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