Retour aux sources

Vous rêviez d’un concert intime avec Neil Young? Vous mouriez d’envie de savoir d’où vient cet auteur-compositeur-interprète légendaire? Laissez-le vous raconter dans Neil Young Journeys. Jonathan Demme, le réalisateur du Silence des agneaux, en est à son troisième documentaire sur le célèbre guitariste. Pour compléter sa trilogie, Demme a capté, en mai 2011, les images de deux spectacles au Massey Hall de Toronto. Young y interprète les chansons de son dernier disque, Le Noise.

À l’image de cet album, le film est un véritable retour aux sources. Car entre deux chansons, on suit le chanteur aux cheveux grisâtres et à la barbe mal taillée au volant d’une Ford Crown Victoria 1956, sur les routes de son Toronto natal. Ce scorpion (ascendant balance pour tout vous dire), raconte sa jeunesse au réalisateur, avec qui, visiblement, il entretient une belle amitié. On devine cependant qu’il n’est pas homme à dévoiler facilement ses émotions. Du moins, pas devant la caméra.

Ce n’est qu’avec sa fidèle Gibson Old Black que Young se relâche totalement. Sur scène, il est entièrement seul. Les excellentes Love and War et Sign of Love laissent paraître toute la nostalgie et la vulnérabilité qui émanent de ce prodige de la musique. Lui qui n’a rien perdu de sa plume avec les années, son interprétation vocale est tout à fait vibrante d’émotion. La réalisation accentue d’ailleurs cette sensation. Jonathan Demme a privilégié des plans très rapprochés. Parfois même trop. Comme durant Down By the River, où la caméra est si proche qu’elle nous permet de voir les plombages de monsieur Young. C’est rapidement oublié. Avec Hitchhiker, la proximité avec le chanteur est simplement parfaite. Cette chanson, qui est un retour sur un parcours parsemé de drogues et de regrets, est interprétée avec tant de fièvre qu’elle représente à elle-seule l’excellence de ce film. Un retour aux sources qui donne l’effet d’avoir muri en 82 minutes.

Neil Young Journeys, de Jonathan Demme, États-Unis, 82 min.
En salle depuis le 31 août.

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