Un film lumineux

Deuil, pertes, relations père-fils, détresse masculine…Bien que ces thématiques aient déjà été amplement exploitées précédemment au cinéma, Rafaël Ouellet le fait avec une couleur et une vision nouvelle dans son quatrième long-métrage, Camion.

Suite à un grave accident de la route ayant causé la mort d’une femme, Germain, camionneur d’expérience à l’aube de la retraite, sombre dans une profonde dépression. Alors qu’il demande du soutient à son fils Samuel, celui-ci décide de quitter Montréal pour le Nouveau-Brunswick afin de ramener son frère Alain à la maison familiale. Si les trois hommes sont d’abord réticents à vivre ces retrouvailles forcées, ils se rendent vite compte qu’ils ont beaucoup plus en commun qu’ils ne le croyaient.

Le personnage de Germain est brillamment défendu par Julien Poulin. Rafaël Ouellet dit avoir eu un coup de cœur pour l’acteur après l’avoir vu en Gaétan dans la série Minuit, le soir, réalisée par Podz. Les rôles des fils ont quant à eux été attribués à Stéphane Breton et Patrice Dubois, qu’on connait plus pour ses rôles au théâtre qu’au cinéma. Le film s’appuie sur trois solides acteurs qui démontrent toute l’étendue de leur talent, notamment dans une très touchante scène de chasse à la fin du film.

Malgré des images grises et ternes et un ton plutôt lourd, Camion est un film lumineux duquel sort une grande part de vérité et de sensibilité. La musique, choisie par les acteurs Robin-Joël Cool et Viviane Audet, apporte également beaucoup au long-métrage.
Le quatrième film de Rafaël Ouellet (Le cèdre penché, Derrière-moi, New Denmark) est déjà fort de deux prix reçus à Karlovy Vary (mise en scène et prix du jury œcuménique) et promet de ne pas s’arrêter là. Il est notamment en sélection au Festival des films de Toronto, qui aura lieu du 6 au 16 septembre prochain.

Camion, de Rafaël Ouellet, Québec, 95 min.
En salle depuis 17 août.

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