Des futurs gestionnaires qui ont le français à cœur

L’uqamienne Joanie Bergeron a remporté, pour la deuxième année consécutive, la Dictée ESG, samedi dernier. L’activité, organisée par l’Association étudiante de l’École des sciences de la gestion (AEESG) a réuni 76 participants à sa troisième année d’existence.

La Dictée ESG, offerte à tous les étudiants du Québec inscrits dans un programme de gestion, valorise une bonne utilisation du français dans le domaine de la gestion. La dictée a été lue et rédigée par Gérald Fillion, ancien étudiant de l’UQAM et journaliste spécialisé en économie à Radio-Canada et au Réseau de l’information.

La gagnante s’est méritée, avec cinq fautes seulement, une bourse de 1 000 $. Marie-Christelle Beaulieu et Félix Vaillancourt ont obtenu respectivement les deuxième et troisième places, avec seulement huit erreurs. Chaque programme représenté par l’AEESG a aussi décerné un gagnant parmi leurs étudiants participant à la dictée.

De façon générale, les participants semblent avoir apprécié leur expérience, même si certains ont été surpris par le niveau de difficulté. «Je me serais attendu à plus facile», souligne Enzo Milin, étudiant en gestion du tourisme et de l’hôtellerie à l’ESG. Sa collègue Marie-Andrée Désourdy abonde dans le même sens. «Au début je me disais « c’est sûr que je vais gagner ». Ça été plus dur que je pensais», affirme-t-elle. Elle a malgré tout réalisé la meilleure performance de son programme. Les étudiants trouvent aussi qu’une dictée reste un moyen efficace pour bien écrire. «Le cadre de la dictée permet d’être plus alerte à l’aspect orthographique même si on manque parfois de certitude sur l’écriture d’un mot», souligne Guillaume Duchêne, également en gestion du tourisme et de l’hôtellerie.

Gérald Fillion s’est dit très emballé de s’associer pour une deuxième année consécutive à cette dictée organisée par son alma mater. «C’est une super bonne idée, une initiative très intéressante! C’est réjouissant de voir 76 étudiants très motivés qui prennent un samedi après-midi pour participer à une dictée», s’exclame-t-il. Il s’est inspiré de la crise grecque pour écrire son texte qui comprenait, selon lui, quelques difficultés importantes. Pour le journaliste économique, la dictée représente une «action d’amour» de la langue française qui le touche particulièrement. «J’ai la conviction que c’est important de bien aimer et de bien traiter notre langue. Au Québec, il faut la faire aimer, la valoriser et travailler pour la favoriser davantage», souligne le journaliste.

Il affirme qu’en dépit d’un monde du travail de plus en plus mondialisé où l’anglais est souvent omniprésent dans les grandes entreprises, les gestionnaires d’entreprises québécoises doivent prendre les moyens pour que le français reste leur langue de travail.

La dictée a été mise en place en réponse à un article du journal Les Affaires paru le 5 septembre 2009 qui titrait «Nos étudiants en gestion ne savent ni lire ni écrire». Dans l’article, Pierre Filiatrault, professeur au département de marketing de l’ESG,  s’inquiétait de la piètre qualité du français de ses étudiants et de leur manque de culture générale.

Karine Duperré, fondatrice de la dictée, voulait créer une activité qui montrerait  aux futurs gestionnaires québécois l’importance d’une bonne utilisation du français. Elle  a tout de suite été séduite par le projet d’une dictée. Pour elle, tous les gens qui participent à l’activité, de près ou de loin, vont en sortir gagnants. «Tout le monde apprend quelque chose et c’est ça l’esprit de la dictée», dit-elle avec fierté. Pour l’avenir, la fondatrice souhaite que la dictée s’adresse aussi aux diplômés et qu’elle devienne un incontournable au fil des ans.

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