Une marée de couleur rouge

Plus de 15 000 personnes ont manifesté à Montréal aujourd’hui, selon la Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) et le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Il s’agissait du premier événement d’envergure marquant la grève générale illimitée.

La foule, composée à forte majorité d’étudiants, est venue des quatre coins du Québec pour s’opposer à l’augmentation des frais de scolarité annoncée dans le dernier budget du gouvernement libéral.

La marche s’est passée dans le calme et la bonne humeur. Après un rassemblement à 13h au Square Phillips, près de l’Université McGill, l’imposante foule s’est promenée dans le centre-ville jusqu’au parc Émilie-Gamelin. L’ambiance était alors à la fête, les discours des organisateurs étant enterrés par les chants et bruits de tambours de la foule. «La manifestation s’est très bien déroulée. Il y avait plus de gens que ce que nous avions prévu, et la foule était très dynamique», déclare Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de la CLASSE.

Un groupe réduit mais tout de même important a ensuite décidé de continuer la marche vers l’est, pour bloquer le pont Jacques-Cartier. Le SPVM a alors été obligé de bloquer la circulation dans les deux directions, causant des embouteillages à l’heure de pointe. Les policiers ont dû user du poivre de Cayenne pour disperser les plus réticents. «Notre manifestation se terminait au parc Émilie-Gamelin. Ce sont des individus qui ont agi d’eux-mêmes pour bloquer le pont», a commenté Gabriel Nadeau-Dubois à ce sujet. La CLASSE condamne cet acte, qui n’était pas dans leurs plans.

Une seule arrestation a été rapportée. Il s’agit d’un homme dans la vingtaine qui aurait refusé d’obéir à un agent de la paix, selon Daniel Fortier, porte-parole du SPVM. La manifestation a officiellement pris fin vers 18h aux alentours du métro Berri-UQAM.

Un mouvement qui prend de l’ampleur
Selon la CLASSE, plus de 68 000 étudiants collégiaux et universitaires étaient en grève aujourd’hui. À l’UQAM, six des sept facultés sont en grève générale illimitée depuis le vote tenu par l’Association des étudiantes et étudiants de la Faculté des sciences de l’éducation plus tôt dans la journée. En plus des quelque 53 000 personnes ayant déjà voté en faveur d’une grève générale illimitée, près de 15 000 étudiants se sont ajoutés au nombre en votant une grève d’une journée.

Le mouvement pourrait prendre de l’ampleur dans les prochaines semaines. En effet, 16 associations étudiantes représentant environ 12 000 membres ont un mandat de grève en attente de déclenchement, et de nombreux votes se tiendront dans plusieurs établissements québécois au cours des deux prochaines semaines.

Les organisateurs ont par ailleurs invité la foule à participer à une seconde manifestation nationale qui aura lieu dans la ville de Québec le 1er mars, qui aura pour but de perturber l’Assemblée nationale.

Crédit photos: Camille Carpentier

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